Des cabanons colorés entourent ce petit port de pêche où sont accostés comme garés en épi, une centaine de petits pointus. Ce décor si simple est devenu un décor immanquable pour les touristes de passage dans la cité phocéenne.
En cette période, tout est si calme. Seulement des habitants se promènent sur le port. Ils sortent sur le pas de leurs portes, déplient leurs chaises et profitent d’un bain de lumière. Une brise fraiche diffusant avec elle l’odeur iodée de la mer Méditerranée vient vous caresser le visage. En fin de journée, le Vallon des Auffes se montre sous une autre lumière. C’est l’occasion d’apprécier un de ces couchers de soleil magnifiques à travers les anses de ce pont qui surplombe le Vallon.
Assis sur le quai, nous rencontrons Anthony Château, maitre d’hôtel au restaurant l’Épuisette au cœur du Vallon. Ce jeune homme de 30 ans est tombé amoureux de ce lieu pittoresque. « Ça fait 5 ans que je travaille ici tous les jours. Jamais je ne me lasserai de cet endroit, c’est paradisiaque ». Ici, tous les habitants se connaissent. Il est impossible pour un habitant du Vallon des Auffes de traverser le port sans s’arrêter pour échanger deux mots avec un tel ou un tel. À eux tous, ils ont l’impression d’être une famille. « Ça a vraiment l’âme d’un petit village » nous dit Anthony.
Dans ce célèbre petit port marseillais connu originellement pour la pêche, les premiers occupants du Vallon étaient des pêcheurs italiens déplacés ici depuis l’anse du Pharo. Quatre grandes familles historiques y vivent encore. « Tous les restaurants du Vallon ne travaillent qu’avec ces pêcheurs, des pêcheurs locaux finalement » nous explique Anthony.
Arrivé l’été, ce quartier du 7ème arrondissement de Marseille change d’ambiance. Ce coin si paisible se voit inondé de touristes. Le Vallon perd alors de sa tranquillité habituelle. « Maintenant que c’est vraiment connu, il y a 6 millions de personnes, les gens se garent
n’importe comment et ça devient très difficile d’accès », déplore Anthony. Comme il nous l’explique, durant les mois de juillet et d’août, les restaurants sont pris d’assaut. Le Viaghi notamment, dont le concept est de prendre son verre de rosé, ses tapas et de s’assoir où l’on veut… mais surtout où l’on peut. Mais cela fait aussi partie de la vie au Vallon. « On sait que pendant deux mois de l’année on va cohabiter avec des étrangers. On s’adapte. » nous confie Roger, un habitant du quartier depuis 30 ans.
Les touristes et les personnes étrangères au Vallon ne connaissent pas tout le potentiel de ce lieu atypique. Comme nous le dit Anthony, « la majorité des visiteurs ne sont pas curieux. Ils ne passent jamais de l’autre côté du pont. Pour eux, une fois le pont passé, il n’y a rien d’autre que la mer Méditerranée ».
En effet, derrière ces trois arches hautes de 5 mètres, ils ne savent pas que se cache la seule piscine naturelle d’eau de mer, où tous les enfants du Vallon ont appris à nager. Ils ne savent pas non plus qu’il est possible de crapahuter sur les rochers pour apprécier la vue sans fin sur la mer Méditerranée.
Le Vallon des Auffes est un lieu rempli de trésors. Trésors qui se méritent. Il vous faudra partir de la Corniche et descendre les 71 marches de « l’escalier du Vallon » pour découvrir ce village situé hors du temps, hors de la ville.
Margot FACH