Caroline Rumeau est professeure d’EPS dans le secondaire et à la faculté d’Aix-Marseille au SUAPS (service universi- taire des activités physiques et sportives). Elle exerce depuis 33 ans mais est professeure depuis 23 ans à l’université.
La rédaction : Comment vous êtes vous organisée depuis l’apparition de la Covid 19 ?
Caroline Rumeau : « Nous avons eu des consignes de la part de la direction de l’universi- té que l’on a dû appliquer. En sep- tembre 2020, on a eu un protocole précis (prise de température, lavage des mains, distanciation, port du masque). Malheureusement cela n’a duré qu’une semaine. Après l’inter- ruption des cours, étaient seulement autorisées les activités en plein air. Le reste a dû se faire par zoom. Cela a été compliqué car j’ai dû refaire mon emploi du temps pour adapter tous mes cours. Finalement cela a duré tout le premier semestre. Aujourd’hui, le distanciel est maintenu pour le plai- sir, ce qui veut dire qu’il n’y a plus de bonus à distribuer. »
LR : Pensez-vous que les cours de sport à distance sont indispensables pour les sportifs ?
CR : « Je pense que c’est utile, mais né- cessaire… je ne sais pas. Les cours de sports sont comme un rendez-vous, cela permet aux étudiant de faire une pause dans leur emploi du temps et dans leur vie enfermée pour la plu- part. Avec le distanciel on peut com- muniquer par tchat et le sport reste un moment de liberté. J’ai eu beaucoup de retours positifs. Il n’y a plus d’enjeu de notation donc c’est vraiment pour le plaisir, la santé et le bien être que mes élèves participent. Puis moi ça m’a donné l’impression d’être utile. »
LR : Etes vous satisfaite de ces mesures ?
CR : « Non, j’aurais préféré continuer avec peut-être des effectifs réduits, des protocoles très stricts et certaines activités interdites comme les sports collectifs. Heureusement aujourd’hui, nous avons quelques cours avec des effectifs réduits et toujours le même protocole depuis le premier semestre. Cela aurait été bien de l’adapter à tous les sports, plutôt que de faire des cours en distanciel. Ce qui est assez frustrant c’est que j’ai l’impression de ne pas vraiment faire mon métier car le relationnel me manque. »
LR : Êtes vous favorable à la réouverture des salles de sport ?
CR ; « Personnellement, je pense que c’est indispensable pour l’équilibre général des étudiants mais aussi pour tout le monde. Cela permet d’être bien dans son corps, surtout quand on travaille assis comme les étudiants. Puis le lien social n’est pas négligeable. Pour tous ces aspect je suis en faveur de la ré- ouverture. Je pense que c’est aussi pour ça que beaucoup de personnes ne se sentent pas bien. Après je suis consciente que tout réouvrir comme avant est impossible mais trouver des protocoles adaptés serait bien. »
Propos recueillis par Lucie Lanzon