Le souffle du vent dans le dos, l’air frais qui chatouille le visage, les muscles des jambes en feu. Les sensations ressenties par Arnaud sur un vélo sont uniques. C’est au pied du Ventoux que nous retrouvons le jeune avignonnais de 26 ans. Avec pour seul objectif, le sommet. Un véritable défi pour ce Morièrois, sportif invétéré, qui passait ces week-ends à écumer les triathlons et les marathons. Depuis, la Covid a quelque peu bouleversé ses habitudes, la majorité des compétions étant annulées. C’est désormais sur son vélo orange en carbone qu‘il passe la majorité de son temps libre. « Dès le premier confinement, j’ai senti la nécessité de rester actif. J’ai toujours fait du vélo. Par chance, c’est l’une des rares activités à ne pas être impactée par la Covid. Avec les restrictions de sorties, c’est devenu ma bouffée d’oxygène ». 22 km de montée avec des pentes allant de 7 à 10% et une arrivée à 1909 mètres. C’est ce à quoi Arnaud va se mesurer. Le Vauclusien n’est pas seul, tout au long du chemin plu- sieurs dizaines de grimpeurs viennent également se tester. « Il y a de plus en plus de cyclistes, les gens ont besoin de respirer, décharger cette frustration ambiante » souffle-t-il durant une pause fraicheur. Le constat est identique sur l’ensemble du territoire national, le nombre de passages de vélos a progressé de 10% en 2020 par rapport à 2019, selon le suivi de Vélo & Territoires. « Cette pratique est compatible avec le respect des règles sanitaires et permet de gonfler nos poumons d’air frais » sourit le jeune sportif à l’arrivée du col.
Un nouveau moyen de déplacement
Le lundi, Arnaud change de décor mais pas de moyen de locomotion. C’est avec ce même vélo de course que le natif d’Angers se rend à son travail, à 3km de son domicile. Un choix assumé et profitable à tous les niveaux. « J’ai jamais été fan des transports en commun, avec la période actuelle encore moins ». Le jeune homme fait parti des « vélotafeurs » qui décident de partir au travail tous les jours à vélo. On observe, une prise de conscience collective, adoptée par une grande partie de la population. Le gouvernement français a d’ailleurs lancé depuis Mai 2020, le « coup de pouce vélo », une aide complémentaire pouvant atteindre 200 euros pour l’achat d’un deux roues. Arnaud trouve ça rassurant que l’État encourage cette pratique « C’est important, d’inciter les Français à faire du sport pendant cette période trouble. Il faut leur dire que c’est possible et accessible à tous ».
Rayan Allaf