Alors que les derniers voiliers remontent encore l’Atlantique, les ultimes arrivées étant prévues pour le 26 février, retour sur une édition du Vendée Globe marquée par la crise sanitaire.

Comme tous les quatre ans, les skippers les plus expérimentés se sont retrouvés aux Sables d’Olonne pour ce tour du monde à la voile en solitaire, sans escale et sans assistance. Le 8 novembre 2020, 27 hommes et 6 femmes ont pris place sur la ligne de départ, à bord de leur voiliers monocoques IMOCA. Contexte sanitaire oblige, la marée de spectateurs habituellement présente n’a pas pu acclamer les navigateurs. Seuls quelques bénévoles ont finalement été autorisés par le Préfet de Vendée à applaudir les premiers marins bouclant leur tour du monde en presque 80 jours.

300 bénévoles présents, bien loin de la marée humaine qu’attire le Vendée Globe chaque année

Charlie Dalin, sur Apivia, est le premier à franchir la ligne d’arrivée ce mercredi 27 janvier 2021, à 20h35. Après 80 jours passés seul en mer, le temps est venu de retrouver la terre ferme. Une haie d’honneur de 300 bénévoles, masqués et distants de quatre mètres les uns des autres, s’était formée le long du chenal pour accueillir les premiers arrivants. Cela permettait aux skippers de ne pas « arriver dans un port vide et silencieux dans la froideur de l’hiver », comme le précise Yannick Moreau, maire des Sables d’Olonne.

Martine, l’une des bénévoles, tenait à être présente pour « apporter un peu d’humanité et de chaleur, leur montrer qu’on les a soutenus tout le long de leur course ». Cette fidèle bénévole de l’événement retient le contexte particulier. « J’avais ma corne de brume, comme chaque année. C’est vrai que cette arrivée à huis clos a rendu le moment bien moins convivial que d’habitude. J’étais d’autant plus heureuse de pouvoir être là. Je pense que c’est important pour les skippers de se sentir attendus, même si le retour sur terre avec beaucoup de gens autour d’eux doit être particulier après autant de temps passé seul en mer ». Malgré le contexte sanitaire, la présence des bénévoles a permis d’apporter un peu d’animation et d’effervescence à cette arrivée très particulière du Vendée Globe.

Le vainqueur n’est pas le premier arrivé

La première place de Charlie Dalin fût de courte durée. Par le jeu des compensations de temps, Yannick Bestaven sur Maitre Coq remporte finalement l’édition 2020-2021 du Vendée Globe. En effet, fin novembre, le bateau de Kevin Escoffier se brisait en deux dans l’Océan Indien. Trois de ses concurrents se sont alors déroutés pour tenter de le secourir. Charlie Dalin étant trop loin devant, seuls les navigateurs derrière Escoffier pouvaient lui venir en aide. Ainsi, la Direction de la course a accordé des bonifications à Yannick Bestaven (10h15), Boris Herrmann (6h00) et Jean Le Cam (16h15), s’appliquant à leur passage sur la ligne d’arrivée. Charlie Dalin prend finalement la 2ème place au classement final.

Jusqu’aux derniers instants de cette course en solitaire, le podium restait imprévisible. Alors que Boris Herrmann (SeaExplorer – Yacht Club de Monaco) se trouvait devant Jean Le Cam (Yes We Cam !), le navigateur allemand a percuté un bateau de pêche, à 160 km de la ligne d’arrivée, et a terminé 5ème. Jean Le Cam lui est donc passé devant, se plaçant 4ème.

Une édition singulière marquée donc par le contexte sanitaire et un classement final plein de suspense, mais aussi par la parité. Absentes lors du dernier Vendée Globe, les femmes n’ont jamais été aussi nombreuses à se lancer dans cette course à la voile autour du monde en solitaire. Six navigatrices ont pris le départ cette année, la première d’entre elles, Clarisse Crémer est arrivée mercredi 3 février. Malgré sa 12ème place, elle devient la femme la plus rapide du Vendée Globe, détrônant Ellen MacArthur. Autre spécificité de cette édition : le premier skipper handicapé prenait part à la course. Damien Seguin (sur Apicil), champion olympique et champion du monde de voile, est né sans main gauche. Il se classe 7ème.

Lara Dubois