La crise sanitaire a touché de nombreux secteurs, tout le monde le sait, mais il y a des commerces dont on parle moins et qui sont tout autant concernés. Un fleuriste marseillais dresse le bilan d’un an de covid…
Frank est établi sur l’avenue Maréchal Foch dans le quatrième arrondissement de Marseille depuis bientôt quatre ans avec son enseigne « F comme Fleur ». Il s’estime heureux d’avoir été moins impacté par la crise sanitaire que ce qu’il craignait. « On a eu de la chance parce qu’on a pu faire des retraits de commandes et des livraisons, c’est clairement ce qui nous a sauvés. » En revanche, le fleuriste a souffert du couvre-feu : « en devant fermer plus tôt j’ai perdu la clientèle du soir, les gens qui sortent du travail ». Autre problème que note Frank, sa boutique est située entre deux restaurants désormais fermés mais qui lui fournissent habituellement de la visibilité. Il reçoit donc un peu moins de clients. Lors du premier confinement, le commerçant a été contraint de fermer boutique et a perçu des aides de l’État en compensation. Les fleuristes ont ensuite été ajouté à la liste des commerces essentiels, ce qui lui a permis de rester ouvert depuis le premier déconfinement en mai 2020. En conséquence, il ne perçoit plus d’aides.
Frank constate que les Français ressentent un besoin de nature et de verdure. A défaut de pouvoir sortir, les gens refont leurs balcons, leurs terrasses et mettent davantage de vert dans leurs intérieurs. Les Français se mettent au jardinage, les clients commandent des sacs de terreau chez le fleuriste pour le rempotage. Le commerçant remarque même que beaucoup de visiteurs viennent en famille choisir leurs fleurs et leurs plantes pour faire du jardinage ensemble à la maison. On peut dire que c’est une activité qui revient à la mode. Étant donné qu’on passe plus de temps à la maison, notamment avec le télétravail, il faut que ce soit un cadre encore plus agréable et serein. « Côté moral, les clients achètent des fleurs pour avoir de la couleur, et pour le côté tranquillité, ils choisissent des plantes vertes ». Julie, qui habite le quartier, est justement venue acheter des petites plantes grasses pour apporter un peu de vert à son appartement. L’étudiante explique qu’avoir des plantes chez elle lui permet de s’occuper tout en se déconnectant du stress quotidien. « Je n’ai pas de balcon pour installer plein de fleurs mais au moins avoir quelques plantes vertes dans mon salon m’apporte plus de bien-être. Ça rend immédiatement la pièce plus lumineuse. »
Frank raconte aussi que les clients ont bien évidemment leurs petites favorites, que ce soit pour les fleurs en bouquets ou les plantes vertes. « La rose rouge est indémodable mais toutes les autres roses sont aussi très populaires ! ». En seconde position, les fleurs de saison trouvent toujours leur public, en ce moment les renoncules et les tulipes sont en lumière. « Bientôt la pivoine va arriver et les clients vont se jeter dessus » s’amuse le fleuriste. Mais les plantes grasses et les cactus ne sont pas en reste ! « Depuis le confinement les plantes extérieures et les plantes grasses ont beaucoup de succès. » Le fleuriste se montre également très optimiste pour la vente du muguet, le week-end du 1er mai. « Même l’année dernière ça s’est très bien passé, que ce soit pour le 1er mai ou pour la fête des mères. Ce sont des occasions qui ne se ratent jamais. »
Mathilde Gibillino