Photo © Magistère DJC 

3 questions à Pascal Mignon, cheminot

En réaction à l’annonce du projet de réforme des retraites du gouvernement, une mobilisation historique de plus d’un million de manifestants s’est déroulée jeudi dernier. En tant qu’employé à la SNCF, Pascal Mignon s’est senti concerné par ce projet de réforme et partage avec nous son ressenti.

Quelle a été votre réaction face à l’annonce d’Élisabeth Borne ?

Je ne suis pas étonné mais franchement dégoûté… On nous ressort le même discours depuis 1995, la même rengaine « travailler plus ». Évidemment, je comprends que le problème vient du fait qu’il y a de moins en moins de cotisants pour plus de retraités, mais la réforme Touraine était censée rétablir le système. Cette nouvelle réforme des retraites ne servira pas à régler le problème des cotisations, mais plutôt à contrebalancer les réductions d’impôts sur les grandes entreprises selon moi.

 

Vous-êtes vous mobilisé en réaction à la réforme des retraites, ou comptez-vous le faire ?

Je n’ai pas pu me rendre aux manifestations du jeudi 19 janvier, mais j’ai été agréablement surpris de voir une telle mobilisation. Étant un cheminot cinquantenaire, je suis concerné par cette nouvelle réforme puisque je vais devoir travailler également deux années de plus. Et ce, alors que le régime des cheminots avait déjà été largement réduit en 2018. Donc bien entendu, je compte manifester le 31 et participer aux mouvements de grèves.

 

Le gouvernement doit-il prendre en compte cette  mobilisation et modifier la réforme ?

Je pense qu’en effet le gouvernement devrait vraiment prendre en compte toute cette mobilisation. De plus, je crois que plus d’un million de Français sont descendus dans les rues jeudi dernier, et que c’est un score historique. Si une si grande action n’est pas considérée, alors manifester a déjà perdu, selon moi, tout son sens. En tout cas, j’ai du mal à imaginer le gouvernement laisser tomber le projet, mais j’espère au moins un compromis.

Mathis Aublin