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3 questions à Louis-Paul Rinker, retraité

Plus d’un million de personnes sont descendues dans les rues ce jeudi 19 janvier pour exprimer leur désaccord avec le projet de réforme des retraites. Louis-Paul Rinker, quant à lui, a suivi l’allocution de la Première Ministre depuis son poste de télévision. Anciennement directeur qualité du groupe Nestlé, ce retraité de 80 ans nous livre aujourd’hui son ressenti sur ce projet qui divise les Français. 

Quelle a été votre réaction après l’annonce d’Elisabeth Borne ? 

Je suis d’accord avec ce projet car il me semble qu’il est évident qu’il faut reformer. Selon moi, il y a un besoin urgent de préserver la retraite de nos enfants, il est donc nécessaire de réformer pour assurer leur pérennité et rétablir un équilibre de justice par rapport aux différents régimes. Evidemment, personne ne voudrait partir à la retraite plus tard mais c’est un passage obligatoire. La population vieillit ce qui fait qu’il y a de plus en plus de retraités en France, ce qui n’était pas le cas avant. L’équilibre est donc rompu. Il n’y aura plus assez d’actifs si on part à la retraite plus tôt. 

Vous seriez-vous opposé au projet si vous étiez encore en activité ? 

Au regard de mon ancienne situation, non. Si c’était avec la garantie de pérenniser nos retraites et si la situation l’exigeait, je n’aurais pas exprimé de désaccord. J’ai eu la chance de pouvoir faire un travail que j’appréciais et je n’avais pas spécialement envie de partir à la retraite, on m’a un peu forcé la main. Mais évidemment, je suis au favorable à quelques exceptions notamment en prenant en compte la pénibilité du travail. 

Pensez-vous que le gouvernement devrait abroger son projet

De mon point de vue, Emmanuel Macron ne doit pas céder. Sinon, ce serait reconnaitre que ce n’est pas nécessaire et abandonner des mesures justes et d’avenir sous la pression de la rue. Abroger ce projet, ce serait avouer pour le Président qu’il fait n’importe quoi. De plus, je pense à mes enfants et à mes petits enfants, si on veut assurer la pérennité de leurs retraites, il faut poursuivre le projet, à moins d’être en mesure de les financer d’une autre manière. En Europe on est déjà les seuls à avoir la retraite à cet âge-là et, économiquement parlant, je ne vois pas comment on pourrait faire mieux.

Laura Bernard-Rinker