Le sondage Odoxa, réalisé pour Le Parisien et BFMTV a été publié dimanche dernier. Il donne Marion Maréchal-Le Pen (FN) favorite pour les élections régionales en PACA et Christophe Castaner inconnu pour la plupart de ses habitants.

À sept semaines du premier tour, Marion Maréchal-Le Pen est annoncée en tête des intentions de vote par le sondage Odoxa. Mais l’avis des sondés reste serré puisque la tête de liste FN ne devance Christian Estrosi (LR, UDI, MoDem) que de cinq points : 35% pour Marion Maréchal-Le Pen, et 30% pour Christian Estrosi.

Selon Isabelle Lenzi (55 ans), assistante sociale à Marseille, ce n’est pas étonnant : « Je ne suis pas surprise par ce sondage, mais je n’y crois pas ! Ça fait partie de la manipulation, ça peut influencer les votes. Dans la région ça fait un moment que c’est comme ça et que les votes tendent de plus en plus vers le FN : on n’a pas de chance en PACA !».

Au second tour, l’écart serait encore plus faible. À la question « si le second tour des élections régionales avait lieu dimanche prochain en PACA, pour laquelle des listes suivantes voteriez-vous ? », 37% ont répondu la liste de Marion Maréchal-Le Pen et 34% celle de Christian Estrosi. Rien n’est donc encore joué.

« Moi je pense qu’elle peut gagner. La France, c’est les Français. Elle, elle est pour les Français, elle veut juste enlever ceux qui profitent des aides à ma place. Je ne suis pas raciste, elle n’est pas contre les Arabes et je suis largement pour Marion Maréchal-Le Pen » déclare Justine Marquet (23 ans), habitante de Cuges les Pins.

« Ça ne m’étonne pas mais ça m’horrifie » déplore Jean-Luc Pommier (50 ans), professeur d’histoire-géographie à Aix-en-Provence. « Ça montre bien que la démagogie du FN fonctionne et que les gens se laissent attraper par leur discours. Ça m’horrifie historiquement parlant ».

Les réactions face à ce sondage ne sont pas unanimes. La plupart des interviewés déclarent qu’ils iront voter par « valeur citoyenne » et non « à cause des sondages ». Isabelle Lenzi avoue : « J’ai toujours voté, avec des sondages comme ça, peut-être que ça me motive encore plus ». Dans cette optique, Valentin Effantin (28 ans), créateur d’entreprise à Aix-en-Provence, soutient que sa logique « serait d’essayer de contrer ça en allant voter, même si je ne suis pas sûr que je ferai l’effort. Je trouve que c’est surtout important pour les présidentielles, après c’est vrai qu’en général on accorde moins d’importance aux élections régionales. Je ne sais même pas de quoi elle s’occupe. Mais c’est vrai que j’ai peur que la gauche ne passe pas ».

Côté PS, Christophe Castaner n’atteint pas le seuil symbolique des 30%. La gauche, qui détient pourtant la Région depuis dix-sept ans, serait donc très loin de la majorité qu’il détient jusqu’à présent. Seulement 18% des sondés voteraient pour le socialiste au premier tour. « Je ne sais pas qui est Christophe Castaner… C’est encore une grosse erreur de la part du PS. C’est grave, ils ont une mauvaise communication. En général, les régionales ça ne m’intéresse pas. M. Vauzelle il était connu lui, donc il n’y avait pas de problème, mais c’est dommage qu’il ne parle pas plus de son successeur. Le PS fait encore une mauvaise campagne, comme d’habitude. Après, peut-être qu’ils le font exprès, qu’ils ne veulent pas de notre région. Peut être qu’ils sacrifient notre région, peine perdue, au bénéfice d’autre » regrette Michelle Lami (63 ans), retraité de Marseille.

Ce manque de notoriété –  il est inconnu pour 69% des sondés – se confirme dans les rues d’Aix-en-Provence :

« Je ne sais pas qui est Christophe Castaner… C’est dommage qu’on ne parle pas de lui. Ah c’est le candidat PS ? C’est mon candidat et je ne le connais même pas ! », s’amuse Lucienne Bastélica (80 ans), retraitée à Aix-en-Provence.

« Christophe Castaner ? C’est qui ? C’est Casper le fantôme. Je ne connais pas son nom et je ne vois même pas la tête qu’il a. Ça va être compliqué pour lui si personne ne le connaît », s’amuse Louise Bourgoin (28 ans), sans emploi à Aix-en-Provence. Julie Barre (23 ans) étudiante à Avignon répond dubitative : « Il doit avoir un gros problème de communication, je ne sais vraiment pas qui c’est, pourtant je suis l’actualité ».

Pour le moment, seul Christian Estrosi a dévoilé son programme, les électeurs peuvent donc encore changer d’avis. Il reste un mois et demi aux candidats pour changer la donne, pour se faire entendre et pour se faire comprendre.

Sofia COLLA