La mesure a fait et continue de faire beaucoup de bruit. L’arrêté pris par le Préfet des Bouches-du-Rhône le 12 janvier, actant la fermeture de certains bars aixois à minuit trente, doit en effet entrer en vigueur le 1er février.

Tout a commencé en juin dernier, lorsque la maire Maryse Joissains a pris la décision d’avancer la fermeture de certains bars à minuit et demi. Le 12 janvier 2016, le verdict tombe : la mesure est validée par arrêté préfectoral et entre en vigueur ce 1er février. Elle revient sur la dérogation de deux heures du matin accordée aux bars depuis 2009 et s’appliquera sur toute l’année. L’arrêté vise les bars très fréquentés puisqu’il s’attaque à la fameuse Place des Cardeurs, à la rue de la Verrerie et au Cours Sextius, pour ne citer que quelques lieux symboliques de la nuit aixoise. La place Richelme et le cours Mirabeau sont quant à eux épargnés. La raison invoquée ? Les nuisances sonores, troublant l’ordre et la tranquillité publics, dont se plaignent régulièrement les riverains.

Les contestataires n’ont pas dit leur dernier mot

Les objections ne se sont pas faites attendre. Certains gérants des bars concernés souhaitent déjà monter un dossier commun qu’ils déposeront à la mairie et à la Préfecture dans l’espoir d’obtenir des dérogations, notamment pour les fins de semaine (jeudi, vendredi, samedi et dimanche) et les vacances.

« Cette mesure couplée aux habitudes des étudiants fêtards qui ne sortent pas avant 23h30, risquent de nous pénaliser. Vont-ils continuer à sortir si tard ou au contraire, ou au contraire faire l’effort de prendre un verre plus tôt ? Nous ne le savons pas », nous confie Michaël, associé du CutBack sur la Place des Cardeurs, qui redoute les pertes financières.

Il prédit également une recrudescence des troubles sonores car « cela ne fera que déplacer le problème : les étudiants se rueront par vagues dans les endroits encore ouverts à 1h00 et le bruit ne diminuera pas. De plus, s’ils ne peuvent plus sortir tard, ils resteront chez eux. A ce moment là, ce sont les voisins qui se plaindront. Par conséquent, la police aura de nouveaux problèmes à gérer ».

Très vite, la jeunesse aixoise, montrée du doigt, s’est mobilisée autour d’un événement qui réunit déjà plus de 1200 participants sur Facebook. Son but est d’organiser un apéritif collectif le 1er févier après minuit, sur le parvis de l’Hôtel de ville, « le tout dans la bonne ambiance, le respect et le calme », précise l’administrateur, afin de montrer « ce que représente l’ensemble des jeunes qui se retrouveront chaque soir après 00h30 dans les rues ».

Par ailleurs, l’association Pour Aix a fait de cette mesure son combat depuis l’été 2015. Le 14 janvier 2016 une pétition intitulée « Fermeture des Bars II : Le retour » a été mise en ligne sur le site de l’association et circule sur les réseaux sociaux. Affaire à suivre …

Anna Kaiava