Le président de la République a pris la parole lors d’une allocution, jeudi 12 mars à 20 heures, pour expliquer les mesures à adopter face à la propagation du Covid-19 dans les jours à venir.
On fait face à « la plus grave crise sanitaire qu’ait connu la France depuis un siècle » a avancé Emmanuel Macron hier soir. Après avoir consulté décideurs politiques, experts scientifiques et autorités sanitaires, une série d’annonces inédites ont été faites pour limiter la pandémie qui touche le monde, et particulièrement l’Europe.
D’abord, le chef de l’Etat veut protéger les populations les plus à risque. C’est pourquoi il a visé les plus de 70 ans, les personnes handicapées, ou gravement malades, en les incitant à rester chez eux le plus possible, et à limiter tout déplacement. En effet, cette tranche est soumise à un danger plus élevé face au coronavirus. Mais pour limiter l’expansion de la maladie, il a pris la décision forte de fermer crèches, écoles, collèges, lycées, et universités, à partir de lundi et jusqu’à nouvel ordre. On ne sait donc pas encore pour combien de temps ces fermetures vont avoir lieu, alors que des problèmes administratifs et logistiques vont se poser pour l’ensemble des élèves et professeurs. Selon Emmanuel Macron, ces précautions ont pour but d’éviter une seconde vague de contamination.
La fermeture des établissements scolaires entraîne forcément, pour certaines familles, l’obligation de garder leurs enfants. Ainsi, beaucoup d’actifs vont être contraints de recourir au télétravail, voire de cesser leurs activités. Pour cela, le gouvernement a proposé un mécanisme important : l’État va aider les entreprises à payer leurs salariés en chômage partiel. Le président a accordé de surcroît un délai sans condition aux entreprises pour payer leurs cotisations. De plus, la trêve hivernale sera prolongée pendant 2 mois, a promis le président, c’est-à-dire que les bailleurs ne pourront pas expulser les locataires.
Emmanuel Macron a demandé aussi au personnel soignant, étudiants en médecine, ou jeunes retraités, de se mobiliser au maximum afin de traiter efficacement le virus. De même, dans une optique d’efficacité, il a fait l’annonce du report des opérations chirurgicales non-urgentes, pour réquisitionner les hôpitaux principalement pour les cas liés au Covid-19.
Enfin, une nouvelle controversée a été ajoutée: le maintien des élections municipales. Ce maintien vaut pour les premier et second tours, les 15 et 22 mars. Alors que l’on s’attendait à un report pour éviter tout risque, le président français a préféré conserver les municipales, après s’être entretenu avec le gouvernement, mais aussi avec les différentes formations politiques. Néanmoins, il a appelé à la vigilance et au respect des règles sanitaires durant la procédure de vote ce dimanche. Il faudra alors venir avec son propre stylo, utiliser du gel hydroalcoolique, ou encore respecter les files d’attente. Pareillement, les transports publics ne cesseront pas de fonctionner, principalement pour faciliter la fluidité dans les grandes villes, et l’accès aux centres de santé. Macron a recommandé tout de même à l’ensemble des citoyens de limiter les déplacements au strict nécessaire.
Enfin, face à cette crise sanitaire mondiale, le chef d’État a parlé d’un plan de relance, qui trouverait son impulsion au niveau national, européen, mais également international. Il a envisagé hier de rentrer en contact avec Trump, président actuel du G7, pour prendre une initiative exceptionnelle.
Hugo Messina