Le Canada est un pays où il fait bon vivre et travailler. Avec 300 000 immigrants par an, c’est la deuxième destination au monde, derrière les États-Unis. L’engouement est tel, que 150 000 deviennent citoyens et citoyennes chaque année.

Entre grands espaces et grandes métropoles, le Canada offre un cadre de vie unique. S’ajoutent à cela son dynamisme économique et un pouvoir d’achat élevé, qui créent un niveau de vie incomparable. Les raisons pour s’expatrier dans le pays sont donc multiples et diverses.

Pour certains, le Canada est apparu comme une terre promise pour fuir son pays d’origine. « Nous avons choisi de partir au Canada avec ma femme pour trouver cette vie harmonieuse et cette liberté dont tout le monde rêve. En Algérie hélas, nous n’avions pas de sécurité ni de justice indépendante. D'ailleurs, nous avons même choisi d’avoir nos enfants au Canada pour leur éviter la vie que nous avons eu chez nous », raconte Ouali Himene, 42 ans, logisticien au CHUM (Centre Hospitalier de l'Université de Montréal), Montréal.

Quelques chiffres

D’après le site randstad.fr, sur un groupe de 60 pays, le Canada arrive au deuxième rang des meilleurs pays du monde, derrière l'Allemagne. Les critères jugés : la durabilité globale, l'influence culturelle, l'entrepreneuriat, l'influence économique, mais surtout, le niveau de vie.

Il est aussi le cinquième pays au monde où il fait bon de vieillir grâce à ses programmes uniques de pension de vieillesse et le système de santé.

Enfin, il se place au quatrième rang des endroits très propices au démarrage d’une entreprise. Dans ce domaine où les pays asiatiques sont habituellement maîtres, le Canada est le seul pays non-asiatique qui se classe parmi les cinq premiers.

 

D’autres choisissent le Canada pour vivre une expérience. Fabien Rogier, 23 ans, diplômé d’un BTS en immobilier et originaire du Vaucluse explique : « Mon contrat de travail s’est terminé alors c’est l’occasion pour moi de voyager. J’ai envie d’émancipation, alors quand l’opportunité de partir s’est présentée, je n’ai pas hésité». Damien Alcaraz, 23 ans, lui aussi diplômé en immobilier et Vauclusien surenchérit : « Le Canada a l’air d’être un territoire très beau, avec une super ambiance selon ce que j’ai pu lire ou entendre. Je sais que cette expérience peut beaucoup m’apporter sur le plan professionnel et également sur le plan personnel, c’est pourquoi j’ai choisi l’option du Québec pour évoluer dans ma vie. »

Enfin pour certaines personnes, c’est le pays qui les a choisi. « À Banff en Alberta, quand j’étais jeune fille au pair, j'ai rencontré un Québécois. Lorsque mon contrat a pris fin, je suis repartie en France avec cet homme. On a été obligé de se marier quelques mois après pour qu'il puisse rester en France. Nous sommes repartis au Canada deux ans et demi plus tard. Nous nous sommes installés à Montréal pour trouver du travail et nous y sommes restés depuis et nous sommes toujours ensemble », se confie Catherine Cote, 59 ans, comptable à Alberta.

Les raisons des Français d’immigrer au Canada

Le Canada est devenu la destination phare pour s’expatrier en tant que Français. En effet, ils sont plus de 4 000 à franchir le pas chaque année, indique le site FrenchDistrict.com. Lorsque nous demandons à quelques expatriés pourquoi ils ont choisi ce pays, plusieurs réponses sont données. Parmi leurs principales motivations : fuir la morosité ambiante de la France, l’envie d’obtenir un meilleur travail, une meilleure vie pour soi et ses enfants, ou encore pour des raisons économiques comme les salaires ou le pouvoir d’achat.

Pour Damien, la réponse est sans appel : « Ma première décision a été de quitter la France car la situation actuelle de mon pays et ma situation personnelle ne me convenaient pas.

Pour moi la France est un endroit où il y a plus de compétition que d’entraide, ce qui tire beaucoup de monde vers le bas. Puis je devais trouver du travail pour entrer dans la vie active sauf que je n’en avais pas envie. Je sens que je pourrai plus m’assumer à l’étranger. »

Quant à Fabien : « Je voulais clairement quitter la France car j’avais la sensation de tourner en rond et je voulais changer cette routine qui me collait à la peau depuis plusieurs années maintenant. »

Enfin pour Catherine : « Je suis partie au Canada en 1981 pour travailler pendant un an, à Vancouver. C’était l’occasion de voyager et de découvrir d’autres cultures, tout en travaillant. »

Certains immigrants partent pour une durée limitée comme nous confirme Fabien : « Avant de partir au Canada j’étais télé-conseiller chez CDC Habitat à Montpellier. Au Québec, je vais travailler environ un an dans la station de ski de Mont-Tremblant, qui est à 1h30 de Montréal ».

En 2019, dans le cadre de son Programme vacances-travail, le Canada a octroyé plus de 15 000 places aux Français désirant s’installer pendant un ou deux ans dans le pays, contre environ 7 000 par le passé. « Après avoir validé mon BTS et terminé mon alternance, j’ai eu du temps pour préparer mon voyage. Dans mon nouveau pays, je vais travailler à Mont-Tremblant, dans une pâtisserie qui s’appelle « Queues de Castor ». « Je vais donc préparer des queues de castor, une pâtisserie très connue là bas, que l’on pourrait comparé à des chichis, recouverts de garnitures », indique Damien.

La procédure pour partir au Canada

 

Pour partir vivre dans un nouveau pays, la plupart du temps, il faut d’abord trouver un travail. La recherche peut se faire soit par le biais d’une connaissance, soit en envoyant des CV dans diverses entreprises via des réseaux sociaux comme LindekIn. Dès que le contrat de travail est acquis, il faut prétendre à un Visa viable, le plus facile étant le PVT (Programme vacances-travail). Il faut s’inscrire sur le site officiel de l’immigration pour demander ce PVT. Dès qu’il est validé, il y a de nombreux formulaires à remplir, que ce soit le parcours scolaire, professionnel ou des renseignements sur les membres de votre famille. Dès que tout cela est rempli, vous allez recevoir un document indiquant que votre Visa est éligible. Il ne reste plus qu’à le payer (environ 300 euros) pour obtenir « la lettre de correspondance » qui vous autorisera à vous rendre au Canada pour récupérer votre Visa.

C’est au bureau d’immigration de l’aéroport qu’il faudra se rendre afin de montrer les différents documents qui vous autorisent à venir dans le pays. Ainsi que l’assurance voyage, qui est obligatoire si vous partez en PVT. Dès que tout sera vérifié, ils vous délivreront votre Visa. À partir de cet instant, votre voyage pourra commencer !

Lien : https://www.canada.ca/fr.html

 

Il n’y a pas que les Français qui s’expatrient !

Dans le top 3 des résidents permanent admis au Canada selon leur nationalité, nous retrouvons : les Indiens, les Chinois et les Philippins. Les pays d’Afrique arrivent plus tard dans le classement et précisément à la 18e place pour l’Algérie. « Je suis originaire de la Kabylie qui se trouve en Algérie, au nord de l’Afrique. Avec ma femme, nous sommes arrivés au Québec en 2018 où nous avons commencé à travailler. Quelle que soit la vie que je mène au Canada, mon pays que j'aime énormément me manque. J’aimerais bien repartir chez moi à tout moment mais je n’ai pas le droit car ma vie ne dépend pas que de moi mais aussi de ma famille », témoigne Ouali.

Le Canada est une des nations les plus riches avec un niveau de vie élevé et un taux de chômage plus faible que les autres pays. D’après le sondage de la revue Maclean consacrée à la fête du Canada, plusieurs raisons expliquent pourquoi le Canada est un « lieu de travail formidable » : une liberté économique plus grande grâce aux finances publiques, un système bancaire plus fiable et efficace, des soins de santé et des avantages sociaux plus importants et des lieux de travail inclusifs et accueillants. Des raisons qui plaisent aux futurs citoyens.

« Je souhaitais d’abord partir de l’Algérie, le Canada a été un choix qui s’est fait plus tard. Il m’a fallu beaucoup de temps de réflexion et de recherches avant de prendre ma décision. Selon plusieurs critères, ce pays s’est avéré être le meilleur choix », poursuit Ouali.

Face au départ qui approche à grands pas, Damien exprime quelques craintes : « Je réalise que ma famille et mes amis vont me manquer. Je pense que c’est ça le plus dur. Mais il faut relativiser et que je profite pour ne pas déprimer. Je ne stresse pas énormément car je suis convaincu que tout va bien se passer. J’ai hâte de partir et de partager avec mes proches tout ce que je pourrais découvrir ou faire, j’ai envie qu’ils partagent mon expérience d’une manière ou d’une autre. »

Textes : Lucie Lanzon