Le jeudi 26 septembre, Aix-en-Provence a rendu hommage à l’un des plus grands artistes franco-arméniens, Charles Aznavour, en inaugurant une place à son nom, située près de la célèbre fontaine de la Rotonde. Cet événement a eu lieu dans le cadre de la « Quinzaine d’Arménie », un festival de deux semaines dédié à la culture arménienne (depuis le 20 septembre et jusqu’au 4 octobre).
Pour l’occasion, de nombreuses personnalités locales étaient présentes, dont Sophie Joissains Maire d’Aix-en-Provence et Vice-présidente de la Région Sud PACA, Karina Zerkani Raynal, Adjointe au Maire déléguée aux relations internationales, Richard Findykian, Adjoint à la Mairie du 9e et 10e arrondissements de Marseille ainsi que Davit Hambardzumyan, Maire de la ville de Massis en Arménie, récemment jumelée avec Aix-en-Provence.
Avant même que la cérémonie ne commence, une cinquantaine de personnes se sont rassemblées sur la place. Le moment marquant de l’inauguration, au-delà des discours prononcés, a été l’hommage musical rendu sur la chanson « Ils sont tombés » de Charles Aznavour, en la mémoire des victimes du génocide arménien de 1915. La musique a envahi l’espace, coupant court au brouhaha habituel de la place, habitée par les discussions des passants et l’animation des nouvelles halles commerçantes. L’instant était empreint d’une émotion collective palpable, et quelques larmes se sont même glissées sur les visages des spectateurs.
Après cette introduction émouvante, place au discours. Richard Findykian a pris la parole pour lire une lettre adressée à la ville d’Aix-en-Provence par Mischa Aznavour, le fils du chanteur. Dans cette lettre, il exprimait sa profonde reconnaissance et l’honneur que représente cette inauguration pour sa famille. Sophie Joissains a ensuite rappelé les grandes étapes de la vie de ce « géant de la chanson française aux 80 années de carrière » et son attachement profond à la Provence. La Maire a su insister sur le fait qu’Aix-en-Provence était l’une des premières villes à avoir reconnu le génocide arménien perpétré par l’Empire Ottoman. Elle a notamment souligné l’importance de la « nouvelle chaîne d’union aixo-arménienne » qui relie désormais Aix-en-Provence à Massis, en Arménie.
Au cours de la cérémonie, un nouvel hommage musicale à Charles Aznavour et son pays d’origine a été rendu avec une interprétation émouvante réalisée par une jeune violoniste. Au son de l’instrument, les sourires sont revenus parmi le public. Ce moment musical a offert une parenthèse de douceur et d’émotion, se concluant par un tonnerre d’applaudissements.
Les formalités se sont poursuivies avec le dévoilement de la plaque gravée au nom de « Charles Aznavour ». Une scène chargée d’émotions grâce à la danse symbolique sur la chanson « pour toi Arménie ». Cette après-midi a permis de réunir un public varié : amoureux de la chanson française ou Arméniens d’origine, tout le monde pouvait y trouver son compte ! Pour Marie Grossi, descendante de déporté arménien, il est essentiel de ne pas oublier l’histoire. Elle évoque l’importance de se rappeler de ceux qui ont souffert afin de respecter leur mémoire, « Charles représente pour nous tous un ardent défenseur des causes justes. Il est à lui seul, le maillon incontournable de la chaîne d’union franco-arménienne, le pont entre deux cultures et deux histoires ».
Le maire de Massis, Davit Hambardzumyan, a remis plusieurs médailles à l’effigie du chanteur franco-arménien aux descendants des victimes présents. Ce dernier confie que cette cérémonie fait suite à l’ouverture d’un centre de jeunesse éducatif nommé « Aix-en-Provence », situé à Massis, où Sophie Joissains a assisté à l’inauguration. « Ce centre a pour objectif de renforcer les coopérations entre les deux villes. Ce n’est que le début d’une relation qui a vocation à durer. Il est prévu un échange universitaire pour favoriser le dialogue et partager nos cultures. » L’accord de jumelage est rédigé en deux exemplaires, dans chaque langue, afin de concrétiser les projets à venir. Les deux représentants projètent à de futures collaborations axées sur la culture et l’éducation afin que ce jumelage reste gravé dans les esprits !
Julie Deichelbohrer et Maxence Plancher