@Léo Khozian

Depuis plusieurs semaines, les syndicats se mobilisent contre le protocole sanitaire dans les écoles. Vendredi 11 février, l’exécutif répond aux revendications. En effet, le ministre de l’Éducation Nationale annonce un allègement des contraintes pesant sur les familles et le personnel éducatif. Le protocole sanitaire passera du niveau 3 au niveau 2 dans le premier degré, au retour des vacances d’hiver de chaque zone. 

À l’issue d’une réunion avec les représentants syndicaux, mardi 8 février, Jean-Michel Blanquer affirme que « la situation sanitaire en population générale et population scolaire est en très nette amélioration, encore meilleure d’ailleurs que ce que l’on escomptait ». Par conséquent, il déclare, vendredi 11 février, la suppression de certaines mesures au retour des vacances d’hiver de chaque zone. Le protocole passera du niveau 3 au niveau 2 dans le premier degré et restera inchangé pour le second degré. Parmi les évolutions prévues, le port du masque ne sera plus obligatoire en extérieur pour les élèves des cours élémentaires et les personnels. Les activités physiques et sportives pourront se pratiquer en intérieur et sans masque, à l’exception des sports de contact. Concernant la politique de dépistage, elle sera également assouplie. Un dispositif jusqu’à présent très lourd à gérer pour les enseignants et les parents. Le nombre d’autotests demandé pour les élèves cas contact, passera de trois à un seul dès le 28 février, soit quatre semaines après le pic épidémique. Enfin, les brassages seront limités non plus par classes mais par niveaux ou groupes de classes, notamment pendant les temps de restauration. En clair, si un enseignant est malade, les élèves ne seront pas renvoyés chez eux. Une mesure permettant d’assurer leur suivi pédagogique.

Ces changements apparaissent comme le résultat de nombreuses revendications. Au mois de janvier, la majorité des syndicats enseignants lançait un appel à une grève nationale dans les établissements scolaires. Exaspérés par la valse des protocoles sanitaires, ils dénonçaient la gestion de la crise par le Gouvernement. Un mouvement rassemblant 38% de grévistes dans le premier degré et près de 24% dans le second, selon les chiffres du ministère de l’Éducation nationale. Dans un communiqué, le Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire, évoquait « un sentiment fort d’abandon et de colère parmi les personnels des écoles. Dans les conditions actuelles, les élèves ne peuvent pas apprendre correctement et l’enseignement hybride entre présentiel et distanciel est impossible à mettre en œuvre ». Par conséquent, une semaine après cette mobilisation très suivie, un appel a de nouveau été lancé pour « maintenir la pression ». Emmanuel Macron avait d’ailleurs reconnu une « lassitude » des enseignants et parents d’élèves en appelant à « de la patience » tout en défendant son choix de laisser les écoles ouvertes.

À l’annonce du ministre de l’Éducation nationale, les représentants syndicaux ont donc réagi. « Enfin, la méthode a changé ! On est sur des mesures qui se discutent avant d’être mises en place » s’est réjouie la co-secrétaire du Snuipp-FSU. « Le masque est maintenu en intérieur, c’est ce que nous avions souhaité » a insisté Guislaine David en qualifiant le fond des mesures de « plutôt satisfaisant ». En revanche, les organisations syndicales et le personnel éducatif restent prudents. Les contaminations dans les établissements scolaires étaient en effet encore élevées avant les congés d’hiver. Quelques réserves sont donc émises concernant l’assouplissement du protocole de dépistage. Les syndicats auraient préféré « plus de prévention » et l’utilisation des tests salivaires « qui ont été complètement abandonnés ». Ce à quoi, le Gouvernement répond avoir décidé ces allègements après un avis du Haut conseil de la santé publique (HCSP). Dès fin février, la France aura, en effet, enregistré « quatre semaines de baisse continue de l’incidence » des contaminations par le coronavirus.

Mathilde Sanchez Garcin