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Vendredi 16 septembre 2022, les groupes TF1 et M6 ont abandonné leur projet de fusion. Les deux groupes ont pris cette décision face à une réponse indubitablement négative de l’Autorité de la concurrence. Il n’y aura donc pas de monopole sur le marché télévisuel pour concurrencer les géants du streaming. Quel est l’impact pour les téléspectateurs ? La rédaction du magistère vous donne son avis. 

Tessa apporte des arguments en défaveur de la fusion, estimant que ce n’est pas une bonne nouvelle pour la démocratie et le pluralisme des médias. Elle explique que « d’un point de vue juridique, il est normal que les fusions soient réglementées et que l’Autorité de la concurrence ait imposé des concessions à chaque chaîne, même si elles les ont refusées. ». Elle insiste sur le fait que TF1 et M6 sont déjà des grands groupes qui disposent d’une grande audience. Le but serait donc principalement économique, au détriment des téléspectateurs. Si la fusion avait été acceptée, on aurait pu assister à une perte d’information, et même à un contrôle de l’information à plus long terme si tous les groupes avaient suivi cet exemple.

Noémie partage cet avis. Même si elle était plutôt favorable à la fusion initiale, elle estime avec du recul que celle-ci aurait pu être dangereuse. Elle s’inquiète des risques d’abus d’une position dominante si cette association avait abouti.

« Ce n’est pas plus mal de ne pas avoir un grand groupe qui domine tout le paysage télévisuel », rajoute Camille. Elle considère que la meilleure des solutions serait de rester dans l’état actuel des choses, avec une concurrence entre les deux groupes pour faire monter les audiences. Selon elle, ce n’est pas une mauvaise chose que de se focaliser uniquement sur la télévision, au détriment du streaming. Elle juge que les géants américains sont déjà trop implantés dans cet univers et que rivaliser avec eux serait impossible. 

India abonde dans ce sens. « En fusionnant, les deux groupes auraient perdu leurs spécificités qui sont appréciées aujourd’hui. » En devenant une seule et même entité audiovisuelle, ces deux leaders auraient ainsi altéré leurs qualités respectives. 

A contrario Lucas trouve dommage que cette fusion ait échoué « Cela aurait permis de concurrencer les grosses plateformes de streaming américaines, on aurait eu une production 100% française qui aurait pu rivaliser. » Pour autant, il nuance ses propos « C’est vrai que cette fusion aurait monopolisé le marché français mais ça ne m’étonnerait pas d’en entendre parler à nouveau ».

Arthur, lui aussi, est en faveur de la fusion et trouve « regrettable » qu’elle n’ait pas abouti. Il se dit attaché à la télévision car elle offre gratuitement des programmes culturels, d’information ou de divertissement. Il souligne la « bonne initiative » du projet de fusion, notamment pour faire face à l’omniprésence des plateformes payantes comme Netflix, Disney + ou Amazon Vidéo. Il espère tout de même que la télévision conservera une place importante dans le paysage audiovisuel, afin que l’information et le divertissement restent accessibles au plus grand nombre. 

Camille Arias