Le Commissariat aux Energies Alternatives (CEA*) de Cadarache a été ce jeudi 12 février le théâtre de la 5e édition de l’opération « Scientifique, toi aussi ! ». L’objectif est de sensibiliser les jeunes lycéens et plus précisément les lycéennes aux métiers de la science. Le centre a donc été l’un des dix centres participants à cette opération nationale en partenariat avec l’association « Femmes et sciences ». En effet, aujourd’hui encore la parité est loin d’être respectée au sein des organisations scientifiques. Cet évènement a donc mobilisé onze scientifiques prêts à présenter leurs métiers aux 125 élèves originaires de Gap et Salon de Provence afin d’inciter notamment les jeunes filles à s’orienter dans ce domaine plein d’avenir.
La science est en effet un domaine d’activité très prometteur qui manque de femmes. Les chiffres parlent d’eux même puisque même si les filles sont plus nombreuses à obtenir leur bac, elles ne sont que 31% à se diriger vers la filière scientifique. Pire encore, elles ne sont que 6% à intégrer un Institut Universitaire de Technologie (IUT) et ne représentent que 26% des étudiants en écoles d’ingénieurs. Pourtant, Sarah Breton, Thésarde au CEA de Cadarache, nous explique que « ce qui compte c’est d’être motivée et curieuse ». Cependant, l’univers scientifique ayant longtemps été réservé aux hommes, les filles sont très peu à s’orienter vers ce corps de métier.
C’est pourquoi, lors de cette journée, de nombreuses scientifiques féminines du centre ont eu à cœur de balayer les préjugés. Ingénieures, techniciennes, thésardes et chercheuses se sont donc accordées pour transmettre leur goût de la science aux élèves. Pour elles, la science c’est non seulement « se sentir utile » mais également effectuer « un travail en équipe enrichissant » qui n’est pas réservé aux hommes. Même si les classes préparatoires, où les garçons dominent, peuvent faire peur, Sarah Breton encourage les jeunes filles à continuer dans leur lancé. Être une femme n’est pas un handicap bien au contraire, puisqu’elle nous informe que des quotas hommes/femmes commencent à être introduits. Les candidatures féminines deviennent alors plus attirantes. Le secteur évolue et de plus en plus les femmes ont des postes à responsabilité. Cependant, les plus hautes fonctions hiérarchiques restent encore difficiles d’accès.
Malgré les difficultés, être une femme est un atout grâce à une sorte de « discrimination positive » selon Sarah qui nous avoue que « personne ne veut se faire prendre en flagrant délit de sexisme alors les collèges font un effort ». Des bons côtés que souligne Laurie Piette, technicienne spécialisée en biologie, qui a eu des retours très négatifs quant aux conditions de travail des laboratoires aux équipes principalement féminines. Laurie ajoute enfin que les filles doivent prendre le pouvoir car « plus cela deviendra habituel de voir les femmes au travail et dans la science, moins il y aura de différences ou de remarques ».
Une opération à succès puisqu’après avoir rencontré ces scientifiques de Cadarache plusieurs jeunes filles avouent être très motivées à poursuivre leurs études dans les sciences et à « relever le défi du XXIe siècle ».
Laura Borrego