À 19 ans, Agathe Leduc part pour un stage en entreprise à l’autre bout de l’Europe, en Roumanie. Cette destination originale et méconnue a permis à la jeune Aixoise de sortir de sa zone de confort. Du tout au tout.
Il lui fallait un stage pour valider son année d’étude en DUT Gestion des Entreprises et des Administrations. Elle a cherché partout, et là l’occasion s’est présentée : faire un stage en Roumanie. Une opportunité unique pour la jeune étudiante. « J’ai sauté sur l’occasion ! Ma marraine vit en Roumanie, elle m’a parlé d’une offre de stage au service RH de Cement Roadstone Holdings, un grand groupe d’entreprises. J’ai directement postulé, en ne réfléchissant qu’après à tout ce que cela impliquait. ». Pour la jeune femme qui n’a alors jamais quitté sa Provence natale, à part pour quelques vacances en famille, c’est une belle preuve de témérité. En avril 2018, armée d’une valise et d’une soif de découverte, Agathe s’envole pour Bucarest, non sans appréhension. « Peu de gens connaissent ce pays. Ils ont beaucoup d’a priori dessus. Il a presque mauvaise réputation en France. J’appréhendais un peu de me retrouver là-bas, d’un coté pour le stage et d’un autre parce que j’allais être loin de chez moi. C’était une sorte de double challenge ! » Ses pommettes rougissent sous l’effet du rire.
Agathe confie, avec de grands yeux remplis d’étonnement, s’être rapidement adaptée une fois les deux pieds sur le sol roumain, malgré son inquiétude. Les centaines de photos enregistrées sur son téléphone peignent une ville en deux teintes. Bucarest répond aux codes des grandes villes européennes mais reste marquée par l’ère soviétique, avec des infrastructures imposantes et parfois froides. « On sent le passage de l’histoire, pourtant l’atmosphère de la ville est agréable et les gens très avenants. Avec un point de vue français, ce spectacle urbain m’a déboussolé la première fois, mais dès le lendemain j’étais totalement imprégnée de la ville. » L’Aixoise, de nature timide, avoue s’être révélée en Roumanie. Obligée à l’indépendance et aux efforts d’intégration, c’est avec fierté qu’Agathe relate ses rencontres et ses nombreuses découvertes. « L’un de mes meilleurs souvenirs c’est quand j’ai passé un week-end entier toute seule. Mon copain devait venir, mais des soucis d’avion l’en ont empêché. J’avais préparé un programme pour les trois jours, et j’ai quand même décidé de tout visiter. Je me suis sentie vraiment libre et indépendante. Faut pas lui dire, mais j’étais contente de faire ça toute seule ! » avoue-t-elle un peu coupable, les yeux pleins de souvenirs. En solitaire pendant 3 mois à l’Est de l’Europe, Agathe prend goût à l’indépendance et s’ouvre davantage au monde, sans souffrir à aucun moment du mal du pays ou de la solitude. « Trois mois c’était presque trop court. La vie là-bas est tellement agréable. Le stage se passait bien, j’apprenais tous les jours, mais c’est surtout la vie qui me plaisait ! »
La jeune femme se lance dans une description passionnée de la Roumanie, de sa culture, de ses particularités. En sortant de la capitale, elle a vu la campagne et ses habitants se déplacer en charrette. Elle a vu la nature sauvage de la Transylvanie aux pieds des Carpates, ressenti l’atmosphère laissée par les légendes de la région, s’est émerveillée devant des monuments et des châteaux historiques. « Je n’avais jamais vu de choses pareilles avant d’aller là-bas. Ça a éveillé en moi des envies de découverte, la curiosité du voyage. Si je peux voir autant de beauté en restant en Europe, je n’imagine même pas ce qu’il y a à voir ailleurs ! » s’emballe la jolie rousse.
Plus de deux ans après, les traces de cette expérience sont encore visibles. La jeune Aixoise s’emmêle les pinceaux entre le passé et le présent lorsqu’elle raconte son séjour roumain. Il l’a fait grandir, a forgé son caractère indépendant et serein, et lui a donné confiance en elle. Aujourd’hui, Agathe sait que ce voyage symbolise une étape importante de sa vie. Elle porte encore la Roumanie dans son histoire et son cœur . « Je sais qu’un jour, j’y retournerai ! »
Cécile Vassas