Le Black Friday commence aujourd’hui. Pendant 24 heures, les enseignes cassent les prix. Lors de ce « vendredi fou », les géants de la mode, de l’high tech et du jardinage bradent leurs articles jusqu’à -90%. En France, 735 millions d’euros avaient été dépensés l’an dernier à cette occasion. En comparaison, aux États-Unis, 500 milliards de dollars sont engrangés à cette occasion chaque année (dont trois milliards en ligne). Cette tradition venue d’Amérique du Nord se déroule le lendemain de Thanksgiving. Depuis les années 1960, le quatrième vendredi du mois est le jour le plus rentable pour les commerces. Il signe le début de la période d’achats pour les fêtes de fin d’année.

En 2017, le panier moyen français, lui, était de 112€. Amazon France avait alors enregistré 1,4 millions d’achats en ligne sur sa plateforme soit 970 par minute. Les associations de consommateurs mettent néanmoins en garde contre les dérives. Selon elles, au-dessus de 20% de rabais, il s’agit souvent de fausses promotions. Elles dénoncent des pratiques abusives visant à fausser le « prix d’origine ». L’opération commerciale dure de plus en plus longtemps. Certains commerçants ont commencé les promotions dès le début de la semaine. Lundi prochain se déroule également le Cyber Monday. Ce sont les marques spécialisées dans les nouvelles technologies qui solderont à leur tour leurs produits. Cet événement devrait lui aussi se prolonger toute la semaine.

Critiquée pour être un symbole de surconsommation, cette offensive commerciale connaît des alternatives. L’association Green Friday invite par exemple les consommateurs à recycler et à réparer leurs objets cassés plutôt que d’en acheter des neufs. Elle propose également aux enseignes de reverser un pourcentage de leur chiffre d’affaires à des initiatives de sensibilisation à la consommation responsable.

Trois questions à Melissa Good-Ives

“Tout le monde est incité à consommer tout et n’importe quoi, peu importe qu’on en ait besoin ou non.”

Melissa Good-Ives est une étudiante américaine de 22 ans dans l’Oregon, elle est manager chez Etsy en parallèle de ses études. Elle a accepté de répondre à trois questions sur le Black Friday.

Pouvez-vous nous expliquer brièvement le Black Friday ?

L’idée du Black Friday est de faire des soldes monstres pendant le vendredi suivant le jeudi de Thanksgiving, qui ont lieu la dernière semaine de novembre aux Etats-Unis. Les offres commencent dans la nuit du jeudi au vendredi et durent parfois tout le week-end. Certains magasins ont de plus grosses offres pour les personnes qui arrivent en premier.

Quels magasins font des offres pour le Black Friday?

Beaucoup de magasins, surtout les grosses chaînes, font des réductions énormes. Les petits magasins tentent de rivaliser, tirant leurs prix vers le bas. Les gens deviennent fous, et essaient d’acheter le plus de choses possibles. La plupart utilisent le Black Friday pour acheter les cadeaux de Noël pour toute la famille. De nombreuses vidéos deviennent virales, on y voit des gens se battant dans les magasins, se bousculant avec les chariots pour de simples promotions. Tout le monde est incité à consommer tout et n’importe quoi, peu importe qu’on en ait besoin ou non.

Quelle est l’évolution de cet événement commercial?

Je ne sais pas vraiment depuis quand ça existe mais ça prend de plus en plus d’ampleur chaque année. Le phénomène se développe ces derniers temps, notamment en s’exportant vers l’Europe.

 

Micro-trottoirs

François, 69 ans, retraité, Aix en Provence

« Moi je boycotte totalement cette action de consommation extrême, je n’aime pas du tout ce principe-là. D’autant plus que l’action est à la base américaine et je pense qu’il serait bon que tous les Français n’y participent pas. Moi je n’attends pas un jour précis pour acheter ce que je veux. D’autant plus qu’en ce moment, avec le blocus des gilets jaunes, j’essaie de limiter au maximum mes dépenses ».

 

Cécile Arnoux, 37 ans, responsable du service formation de Sephora, Aix en Provence

« Pour moi le Black Friday est vraiment une journée particulière.Déjà professionnellement je viens exprès au magasin Sephora pour aider l’équipe à gérer la foule, alors que d’ordinaire je suis au service formation. Puis dès que j’ai du temps libre, je vais courir les magasins. J’en profite pour faire les cadeaux de Noël, ça me permet d’avoir une plus grosse enveloppe, ce qui n’est pas négligeable. L’objectif du jour est de me ruer sur les baskets à Footlocker pour trouver une paire à mon frère. Je ne me fixe aucun budget. Si ça me plaît, j’achète. »

Gaspard Dareths, Marie Lagache, Léa Martino, Lauriane Ferro, Grégoire Chérubini, Olivia Bourbon, Suzanne Prez, Cécile Vassas