Jérémy et Wassef n’ont que 22 ans. Pourtant ils ont tout de jeunes professionnels des médias. Et pour cause, les deux étudiants, respectivement en journalisme et communication effectuent depuis septembre un service civique au sein d’Anonymal tv, une web tv associative aixoise d’animation sociale et culturelle.

Engagement volontaire, ouvert à tous les jeunes de 16 à 25 ans et sans conditions de diplôme, le service civique a séduit depuis sa création en 2010, quelques 46000 personnes, désireuses de s’investir dans une mission d’intérêt général. C’est en juin dernier que Jérémy et Wassef découvrent les bureaux de la web tv, situés au Jas de Bouffan, lors d’un stage de deux mois réalisé dans le cadre de leurs études. Une expérience concluante qui pousse Djamal Achour, président de l’association à leur proposer de continuer l’expérience via le dispositif prévu par l’Etat.

“ Les services civiques sont une chance pour le milieu associatif. C’est une initiative personnelle et donc motivée” explique Manon Mika, chef de projet au sein d’ Anonymal tv. “Cette année, on compte 6 personnes qui nous ont rejoint pour 8 mois: 4 services “unicités”, qui visent à intégrer des jeunes venant de quartiers difficiles, ou en décrochage scolaire, et Jérémy et Wassef.” Et les nouvelles recrues ne sont pas là pour faire de la figuration. Depuis plus de deux mois maintenant, Jérémy est “sur le terrain” plusieurs jours par semaine pour réaliser des sujets-vidéos traitant de l’actualité politique, économique et culturelle aixoise. “On est formé à la réalisation des sujets de A à Z,  de la préparation d’interviews par exemple, jusqu’au montage final de la vidéo, en passant par le maniement de la caméra” explique celui qui se verrait bien plus tard journaliste reporter d’images. Wassef, en bon communiquant, s’occupe quand à lui de diffuser l’image de marque de l’association via les réseaux sociaux et les newsletters, et globalement “ de tout ce qui relève de la communication web”.

Les deux étudiants, engagés 24 h par semaine, s’accordent pour dire qu’il s’agit là “plus que d’un simple stage”, en ce sens qu’ils sont intégrés sur une durée plus longue et sont considérés comme de véritables employés. Ils sont d’ailleurs rémunérés à hauteur de 573 euros par mois, financés quasi-intégralement par l’Etat.

“Une expérience enrichissante”, donc, à en croire  les deux jeunes hommes, illustration d’un dispositif à succès, qui pourrait devenir obligatoire dans les années à venir. François Hollande a en effet évoqué “un possible référendum sur le sujet” d’ici 2017.

Pierre Laurent Lemur