Cette semaine, la Rédac se met à l’heure américaine ! Nos journalistes magistériens se tiennent prêts pour vous offrir une couverture exclusive des élections présidentielles. À l’approche du jour J, nous vous dévoilons chaque jour les enjeux cruciaux, les candidats en lice et les stratégies qui pourraient façonner l’avenir des États-Unis et au-delà. Suivez-nous dans cette édition spéciale qui vous plongera au cœur de l’Amérique électorale.

Alors que la tension bat son plein à quelques heures de la clôture des bureaux de votes américains, la Rédac’ a interrogé des jeunes, étudiant en Alabama et en Caroline du Sud, États républicains par excellence, mais aussi dans le Colorado et le Massachusetts, historiquement démocrates.

Entre avortement, économie et immigration, les enjeux au cœur de cette présidentielle oscillent du tout au tout à travers le pays. Tandis qu’en Alabama, les dépenses gouvernementales et l’immigration préoccupent les étudiants, le Colorado s’attarde plus sur le droit à l’avortement, (mis en péril depuis 2022) et sur le droit des femmes. Ce clivage idéologique illustre une fracture profonde des milieux sociologiques, l’Alabama étant dans la moitié sud du pays, bien que le sujet de l’immigration préoccupe l’ensemble des électeurs. “L’immigration illégale est au coeur des inquiétudes dans les deux camps, on attend de vraies solutions pour réguler cette problématique” déclare Nate, étudiant à Boston dans le Massachussets.

Toutefois, les thèmes qui reviennent le plus sont l’économie nationale et la politique étrangère, puisqu’en toile de fond, la guerre en Ukraine continue et le conflit israélo-palestinien fait rage. “Les affaires étrangères et l’état général de notre démocratie sont les principaux sujets de débat, puisqu’un candidat menace l’ensemble des fondements de notre gouvernement” confie Abby, originaire de Denver, dans le Colorado.
Pour certains électeurs, les candidats ne s’opposent pas réellement sur leur vision de la politique étrangère et la manière de la mener s’ils sont élus : “Il ne s’agit pas d’une question déterminante, car les deux candidats ont des points de vue assez similaires sur les conflits”, reconnaît Noah résidant en Caroline du Sud. “Tous deux soutiennent le droit d’Israël à se défendre, renforcent la concurrence avec la Chine, l’adversaire et le challenger numéro un, et sont favorables à un cessez-le-feu en Ukraine”. 

Les médias et réseaux sociaux, arbitres du résultat final

Malgré une inquiétude commune concernant l’économie et le pouvoir d’achat, les deux camps ne parviennent pas à trouver un terrain d’entente. “Je pense que tout le monde est concerné par cette question. Cela semble aller pour Harris, mais si vous optez pour Trump qui n’a pas vraiment de plan, vous sacrifiez les questions civiles et de changement climatique. L’économie est le levier de la mise en œuvre de ces questions” affirme Jo, habitante de Grand Junction.
“Si mon candidat préféré perdait (Trump), je crois de tout cœur que les États-Unis feraient faillite. Notre dette s’élève à plus de 33 000 milliards de dollars. Les gens devraient être effrayés par cela. Il n’a fallu que quelques mois pour passer de quelques trillions à plus de 33 trillions”, admet, préoccupé, Michael étudiant en Alabama. L’économie du pays semble, alors, être le sujet qui fera pencher la balance en cette journée d’élections. 

À l’heure où les réseaux sociaux occupent une place prépondérante, leur influence dans la diffusion de l’information est remise en question par la jeune génération. “La plupart des gens sont susceptibles de s’en tenir à ce qu’ils veulent. Je pense que les réseaux sociaux exercent une pression sur les gens pour qu’ils affirment et votent pour un certain candidat auprès de certaines personnes, alors qu’ils pensent peut-être le contraire” réagit Noah. 

Pour autant, d’autres Américains soutiennent que la presse ne biaise en aucun cas l’opinion des électeurs. “Pour cette élection, je ne pense pas que la presse ait un quelconque poids sur la perception des candidats” avance Jason, étudiant à l’université de Boston. “Mais les réseaux sociaux ont sans aucun doute une grande influence”. 

La division des opinions entre les Américains est telle, que l’élection présidentielle engendre plus de stress que d’excitation. La crainte d’affrontements en pleine rue entre les camps politiques s’immisce dans l’esprit des votants, de peur qu’un scénario similaire à l’attaque du Capitole en 2021 ne se reproduise. 

Marianne Courbon et Blanche Dubois-Faillie