Depuis le 25 septembre et jusqu’au 7 novembre a lieu la troisième édition du festival Street Aix Project, organisé par l’association Ka Divers. L’objectif est de faire découvrir le street art à Aix-en-Provence en offrant aux artistes des lieux et moyens d’expression.
« C’est compliqué d’avoir des murs à Aix car c’est une ville patrimoniale ». Malgré cet aveu, Camille Victor-Pujenet est fière des huit œuvres déjà réalisées depuis la création du Street Aix Project il y a trois ans. Ce festival a lieu en grande partie grâce au Crous, qui fournit des supports et un co-financement : « sans eux on ne pourrait pas faire d’aussi belles œuvres et on n’aurait pas ces conditions-là » explique la responsable de Ka Divers. Car le street art s’exprime sur des murs, des bâtiments communaux, des crèches ou encore des centres sociaux. Un travail de préparation et d’autorisation, avec tous les services de la ville, est donc indispensable.
L’objectif est de créer un parcours d’œuvres artistiques originales et de faire d’Aix-en-Provence un véritable « Musée à Ciel Ouvert (MACO). Toutes les villes culturelles du monde ont compris l’enjeu et les intérêts d’accueillir des œuvres murales. C’est une nouvelle attractivité culturelle, une nouvelle dynamique. Cela ne représente que des aspects positifs : en premier lieu pour les habitants, pour les propriétaires des murs et puis pour la ville. C’est très intéressant ce qu’il se passe quand une œuvre existe dans la rue, ça rassemble, ça crée des liens, et puis surtout ça embellit, ça amène de la poésie, des œuvres, de l’art urbain ».
Pour cette troisième édition, le Street Aix Project a accueilli deux artistes. Oji tout d’abord, qui a réalisé une fresque de plus de 300 mètres carré sur la cité universitaires Les Gazelles : « il nous a fait une œuvre murale magistrale face à celle de Goddog, faite en 2017 ». La deuxième œuvre a été réalisée sur la crèche de Beisson par l’artiste Enkage, avec la participation des enfants. Car Ka Divers organise beaucoup d’actions pédagogiques pour les jeunes, notamment dans les quartiers prioritaires d’Aix-en-Provence. « C’est important de sensibiliser les jeunes à l’art. C’est pour cela que l’on fait des programmes pédagogiques où les enfants sont impliqués de la conception à la réalisation. Comme aujourd’hui sur la crèche de Beisson ». Au-delà des enfants, ce sont tous les habitants du quartier qui ont pu y participer. « Il est important de faire une médiation en direction des habitants, afin de les impliquer ». Un questionnaire leur a donc été distribué, auquel les enfants de la crèche ont également répondu. Ce sont les éléments de réponses qui ont permis la conception de la fresque murale. Vient ensuite la réalisation : « c’est tout un programme de découverte du street art. On les sensibilise à l’art et on les initie au graffiti. Ils travaillent dans de bonnes conditions car c’est du matériel professionnel ».
Dans le cadre du festival des temps de rencontre sont également organisés entre l’artiste et les jeunes. Ils peuvent l’observer en train de peindre et ensuite échanger avec lui sur son parcours, ses techniques, ses influences, ses volontés et l’oeuvre finale. Autre temps fort : l’événement In Street. Organisé aux allées provençales le 12 octobre, les personnes présentes ont pu apprécier des performances de live painting ainsi qu’une initiation au graffiti.
Cette édition du Street Aix Project prend fin le 7 novembre avec l’inauguration de la fresque de la crèche de Beisson, auquel « tout le monde est invité, les élus de la ville, les directeur de service, tous les participants, les enfants, les familles ». Le festival reviendra l’année prochaine « on a plein d’idées, on fait des repérages tout le temps » afin de continuer à faire vivre et à développer le street art à Aix-en-Provence : « chaque institution devrait réfléchir à travailler là-dessus parce que les impacts sont extrêmement positifs. Quand on amène une œuvre murale, une œuvre d’art dans la rue il ne se passe que des choses positives. Ca rassemble les gens, ça amène de la vie, de la gaieté, de la couleur et puis de la poésie, c’est un voyage ! ».
Hugo Chirossel