Classique, strict ou long.… autant de stéréotypes qui malmènent le monde l’opéra. Depuis de nombreuses années, le Festival d’Aix œuvre à briser ces préjugés via ses services socio-éducatifs.
Le Festival d’Aix met au cœur de son programme la démocratisation de l’art et de la culture. Pour cela, il entreprend des projets éducatifs et socio-artistiques autour de son univers. Ce développement culturel est proposé par le service passerelle de la structure qui s’adresse à des personnes de tout horizon, les jeunes (du primaire à l’université) mais aussi des individus de structures hospitalières ou en réinsertion. Jérôme Brunetiere, le secrétaire général de l’événement, précise qu’il s’agit d’une « démarche d’ouverture associative : l’objectif est de partager le plus largement possible les notions culturelles liées au festival et ainsi permettre la rencontre entre l’Art et des personnes qui n’y ont pas accès ».
Le parcours de sensibilisation à l’Art s’étale sur toute une année à travers laquelle les groupes évoluent. Dans le cadre du service éducatif, la structure accorde une part importante aux partenaires. En effet, chaque enseignant bénéficie d’une formation en amont afin qu’il soit capable d’appréhender les outils pédagogiques nécessaires. « Nous proposons un parcours adapté, que l’on construit avec notre partenaire pour être au plus près des besoins d’un groupe », explique Anne Flavie Germain, attachée au service éducatif. Ainsi, bien qu’il n’existe pas de modèle type, le parcours s’organise autour de quatre étapes principales : la présentation de l’œuvre par un des intervenants (artistes, ingénieurs, organisateurs…), des ateliers artistiques sur l’œuvre étudiée, une visite des ateliers de Venelles et, en fin d’année, une rencontre artistique avec les artistes de l’académie, ou une visite lors de répétitions. Lucile Leclerc, guide lors des visites d’ateliers, renchérit: « il faut s’adapter aux personnes auxquelles on s’adresse, ajuster son discours pour que puisse s’instaurer un dialogue. Et dès lors, la visite s’enrichit car chaque personne apporte un nouveau regard sur le monde de la musique classique ».
Les étudiants au cœur d’Opéra On
« Notre objectif est d’ouvrir une porte aux jeunes. Qu’ils puissent en avoir une expérience pour se faire une idée », décrit Anne Flavie, « l’enjeu de notre travail est de donner envie ». Via son programme Opéra On, le festival invite les jeunes à assister à trois représentations pour un coût de 9€ par spectacle. Ce prix est un véritable avantage, car il permet l’accès à des places qui généralement varient entre 100 et 200€. « Beaucoup de personnes pensent que l’opéra est coûteux, ce genre de stéréotype rebute les jeunes », déplore Lucile. À l’issue des représentations, la structure met en place un moment d’échanges avec les artistes et autres intervenants. En amont, chaque mois est organisée une soirée pour présenter les opéras de la saison. Les étudiants assistent également à des ateliers artistiques et des projections d’œuvres grâce au partenariat avec l’Institut de l’Image. Pour Anne Flavie Germain c’est « une manière d’entrer dans l’Opéra par une autre forme d’art ». Les étudiants peuvent rejoindre le programme Opéra On tout au long de l’année.
Célia Cazale