Après les attentats qui ont eu lieu vendredi soir à Paris, le directeur du Magistère, Gil Charbonnier, a accepté de répondre aux questions de la Rédaction. Au courant comme la plupart des français le vendredi même, un sentiment terrible l’a envahi. « Je pense aux victimes et aux proches. Ma première pensée est allée droit vers les enfants et jeunes adultes, morts dans cette attaque. C’était une sensation horrible que de penser à la douleur des parents. Ma deuxième pensée fut la révolte face à l’inadmissible, l’inacceptable, l’inhumain. » Retour sur le ressenti d’un directeur en deuil.

Aviez-vous de la famille sur Paris ?

Oui. Mon épouse et moi nous sommes inquiétés très vite, puis au fur et à mesure des coups de fil, nous avons été rassurés. Mais des proches de nos amis ont été atteints par les balles et sont morts dans les événements. Nous étions donc plongés dans la peine.

Comment va s’établir la sécurité à la faculté ?

L’institution sera soumise comme d’autres institutions à des protocoles de sécurité très strictes. Le plan Vigipirate va être renforcé et l’institution universitaire sera soumise aux mesures qui font partie de l’état d’urgence.

Comment continuer à vivre une vie simple ?

Nous sommes tous en état de choc. Lorsqu’il y a des mouvements de foule ou des réunions, des rassemblements, bref, à la moindre petite manifestation, on cède vite à la panique (faisant référence au mouvement de foule, dimanche à Paris). C’est un choc mais il y a une telle énergie dans ce pays au sein de la jeunesse que très vite la liberté de mouvement, consubstantielle à notre mode de vie, va reprendre ses droits. Je n’ai aucun doute là-dessus. Le terrorisme n’a jamais triomphé et ne triomphera jamais.

Qu’avez-vous pensé du traitement médiatique de l’information ?

En ce qui concerne les chaînes d’information en continue, j’étais au départ partagé. En ce qui concernait le traitement de l’information lors des attentats de Charlie Hebdo, parfois je trouvais qu’il y avait une dramatisation outrancière des événements. Tandis que là, j’ai trouvé que les équipes de télévision ont fait remarquablement bien leur travail. Les journalistes se sont dévoués pour faire en sorte que les français soient informés 24/24h. En ce qui concerne les chaînes généralistes, j’ai trouvé que le travail journalistique était tout autant précis et courageux. Certains ont pris des risques pour relayer l’information. Coïncidence terrible : des journalistes étaient sur les lieux en tant que citoyen, et ils ont pourtant fait leur devoir de journaliste. Je trouve ça vraiment très brave. Dans l’ensemble, les médias ont parfaitement bien joué leur rôle.

Manon BADARD