Plus de 600 manifestants retranchés sur le campus de PolyU se sont rendus à la police mercredi 20 novembre, après les annonces des forces anti-émeutes qui menacent de tirer à balles réelles.
Après un mois de siège, le campus de l’Université polytechnique cristallise les tensions. La confrontation la plus longue et la plus violente entre les militants prodémocratie et les forces de l’ordre s’illustre sans doute ici. Les contestations ont débutés au mois de juin après une annonce du gouvernement visant à autoriser les extraditions vers Pékin.
Les manifestants retranchés rivalisent d’ingéniosité pour repousser les assauts policiers, en plaçant des briques sur les routes pour bloquer les véhicules, en repoussant les gaz lacrymogènes avec leurs parapluies, et parfois même en utilisant des arcs.
En début de semaine, un policier a d’ailleurs été blessé au mollet par une flèche. Après cet événement, les forces anti-émeutes ont menacé de répliquer à balles réelles. Cette annonce a refroidi les ardeurs de nombreux activistes retranchés à l’Université PolyU. Mercredi 20 novembre, plus de 600 manifestants ont décidé de se rendre pacifiquement aux forces de l’ordre.
Plusieurs dizaines de partisans prodémocratie restent toujours sur le campus et la situation semble confuse. Personne ne connaît le nombre exact de manifestants à l’intérieur. Un chiffre gardé secret pour troubler la police. « Je ne me rendrai pas. Oui, je me battrai jusqu’au bout. Mais c’est très dangereux, car si vous utilisez l’arc, la police doit vous tirer dessus, peut-être avec des balles réelles » a déclaré à l’AFP un jeune militant de 15 ans.
La police tente également de trouver une solution pacifique, notamment dans un communiqué récent où elle « invite tous ceux qui sont sur le campus à sortir de façon pacifique. » Elle s’est également engagée à leur offrir un traitement judiciaire équitable.
Le soutien populaire envers les reclus du campus PolyU ne faiblit pas. De nombreux activistes ont organisé des blocages de métros cette semaine aux heures de pointe, pour détourner l’attention des forces de l’ordre, et permettre de desserrer l’étau policier autour du campus. Cette action a créée d’énormes files d’attente devant les bouches d’entrée du métro. Des employés ont également manifesté cette semaine durant leurs pauses déjeuners après un appel lancé sur facebook.
La contestation ne semble donc pas s’essouffler à Hong-Kong, où les manifestations durent depuis le mois juin. Les revendications n’ont pas changé, et les protestataires réclament toujours moins d’ingérence de Pékin dans les affaires publics, et plus de démocratie à Hong Kong.
Justin Carrette