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Le rendez-vous a été donné samedi 26 février à 18 heures, sur la Place de la mairie, à Aix-en-Provence. L’appel, lancé la veille par des partis, syndicats et associations de gauche, visait à dénoncer l’invasion de l’Ukraine par la Russie de Vladimir Poutine.
Pancartes, drapeaux, hymne, silence… Comme dans plusieurs villes de France, un rassemblement unitaire de soutien à l’Ukraine s’est tenu à Aix-en-Provence, ce samedi 26 février. « Dans ce genre de guerre, ce sont rarement les gouvernants qui souffrent. C’est surtout le peuple […] » Au micro, Marc Pena, représentant de la coalition Aix-en-Partage. En quelques minutes seulement, des dizaines d’Aixois, d’expatriés ukrainiens et russes se sont réunis, en soutien à l’Ukraine.
D’autres élus de l’opposition tels que Pierre Spano (Parti Communiste français), Cyril Di Méo (Parti Socialiste) mais également des représentants d’Attac, de la France Insoumise… ont pris la parole pour l’occasion. « On ne lutte pas contre la guerre en faisant la guerre », lance Hélène Le Cacheux, la Coordinatrice du Parti de gauche, citant Jean Jaurès. Dans leur appel à un cessez-le-feu, ils répètent à l’unisson que c’est le peuple qui ressort le plus meurtri des conflits.
Les Ukrainiens n’ont rien demandé… les Russes non plus
« La situation est critique », déplore Lara, une Ukrainienne d’origine, qui vit en France depuis maintenant 20 ans. Ses proches sur place sont menacés. Ce qui la perturbe le plus, c’est le handicap de l’un des membres de sa famille. « Tout ce que je veux, c’est qu’on nous laisse tranquille ». Elle se rappelle du bonheur éprouvé la dernière fois qu’elle s’est rendue là bas : « C’était en 2012, pour l’Euro de football».
De son côté, Elena, une manifestante russe, s’inquiète au plus haut point. « Nous [les Russes] n’avons rien demandé. Nous ne voulons pas de cette guerre ». Une telle situation est, selon elle, une tragédie pour les deux peuples. « Nous avons une histoire commune, des traditions communes […] », affirme-t-elle, pour évoquer ses amies ukrainiennes. Elle soutient également ses compatriotes qui manifestent leur mécontentement à Moscou, malgré les répressions russes. Ce qu’elle redoute le plus, c’est un retour de la haine qui a longtemps divisé les deux peuples.
Une guerre bien européenne
« C’est une guerre européenne fratricide que l’on pensait impossible, après la chute du mur de Berlin », a affirmé Marc Pena, interrogé par notre rédaction, en amont de la manifestation. Durant tout son discours, il rappelle que le peuple ukrainien est un peuple européen à part entière. Selon lui, il s’agit d’une guerre en Europe, et non aux portes de l’Europe. « Paris est à seulement 2000 kilomètres environ de l’Ukraine », a-t-il tenu à rappeler.
Comme pour acquiescer aux discours de chacun des intervenants, la foule a finalement fait entendre sa voix. « Poutine assassin, nous sommes tous des Ukrainiens » scande-t-elle, en boucle. Le regroupement prend fin sur l’hymne national ukrainien. Quoi de mieux pour rappeler à l’envahisseur russe que « l’Ukraine n’est pas morte » .