A peine installé à la Maison Blanche, l’homme rendu célèbre par une émission de télé réalité ne s’est pas fait attendre pour mettre en place son programme politique .
Quelques minutes après avoir prêté serment à Washington, c’est face à une foule agitée, que Donald Trump prononce son premier discours présidentiel. Répétant trois fois «l’Amérique d’abord », l’homme politique rappelle d’ores et déjà l’un de ses grands thèmes de campagne, le protectionnisme. Décrivant une Amérique qui a perdu des emplois, ne profitant pas à ses citoyens, Donald Trump envisage de défendre les entreprises et les intérêts de son pays. Il met l’accent sur l’unité de la nation, et accorde la priorité aux Américains. L’objectif ? Redonner aux Etats-Unis « sa grandeur ».
Une fois entré à la Maison-Blanche, Donald Trump ne perd d’ailleurs pas de temps pour rompre avec l’héritage politique de Barack Obama. Les références concernant le réchauffement climatique ont été rapidement retirées du site officiel, atténuant ainsi le plan d’action pour le climat de son prédécesseur. La page dédiée aux droits LGBT (Lesbiennes, gay, bisexuels et transsexuels) a subi le même sort. La Maison Blanche a également annoncé le jour de la cérémonie d’investiture que les exploitations de gaz et de pétrole allaient reprendre aux Etats-Unis, afin de « créer des emplois et d’apporter de la prospérité à des millions d’Américains », toujours selon le site de la Maison Blanche. Rappelons que Trump a toujours estimé que le réchauffement climatique était un « concept créée par et pour les Chinois » et dont l’objectif est de freiner la compétitivité de l’industrie américaine. C’est pourquoi, il a choisi Scoot Pruitt, pour être à la tête de l’agence de la protection de l’environnement, un climato sceptique qui rejette toutes responsabilités humaines sur les problèmes environnementaux.
Plusieurs décrets ont été signés depuis une semaine, notamment le retrait des Etats-Unis du Traité Trans-Pacifique, qui concerne 12 pays d’Asie. Donald Trump souhaite aussi retirer son pays du libre-échange. Une autre décision choc a été prise à l’encontre de l’avortement : la signature d’une ordonnance met un terme au financement d’ONG internationales pro-avortement. Enfin, le Président a enfoncé le clou avec un décret lié à son projet le plus symbolique de sa campagne : la construction d’un mur à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique. L’homme politique est donc déterminé à continuer sur sa lancée pour concrétiser ses idées politiques.
Un début de mandat mouvementé
Depuis qu’il a endossé ses fonctions présidentielles, Donald Trump est moqué par les médias suite à la diffusion d’une image de son investiture où l’on peut observer une foule clairsemée. Surtout si on la compare avec celle d’Obama qui, lors de son investiture était beaucoup plus imposante. Le Républicain a alors accusé les médias d’ « être les plus malhonnêtes sur terre ». Son début de mandat est aussi perturbé par de nombreuses manifestations anti-Trump. Quelques milliers d’Américains ont contesté son mandat lors de la parade présidentielle qui a précédé la cérémonie d’investiture. Une foule d’opposants a également pris position à Washington le week-end dernier à l’occasion de la Women’s March, pour dénoncer un mépris de Donald Trump envers les femmes, et plus globalement, ses idées politiques. Plusieurs rassemblements similaires ont eu lieu dans 400 autres villes américaines et 70 pays. Au total, deux millions d’Américains sont descendus dans les rues pour défendre leur vision de l’Amérique. D’un côté il y a les opposants qui prônent la défense de l’environnement ou des homosexuels. De l’autre, les partisans qui espèrent que les promesses du candidat seront tenues. Entre espoir et menace, Donald Trump aura la lourde tâche de diriger un pays coupé en deux.
Jennifer Guerrieri