©Marie Lagache
Pour marquer la dernière semaine de la Rédaction DJC, les futurs journalistes prennent directement la parole dans le journal avec des éditos. À l'occasion, retour sur la manifestation contre les violences sexistes et sexuelles. Car il y a des choses à dire.
Ce jeudi 25 novembre marque la journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes. Une journée ambitieuse ! Car si l’élimination cette brutalité s’avère une utopie, le quotidien des victimes ressemble plutôt à une dystopie. Combien de vos amies, sœurs, copines, collègues ont déjà subi des violences sexistes ou sexuelles ? Combien ont déjà connu cette peur au ventre ? Combien ont déjà ressenti le dégoût d’elles-mêmes à la suite de ces actes ? Pas besoin de chiffres. La réalité, elle, est là.
Face à cette situation, samedi 20 novembre, se déroulait la troisième marche #NousToutes contre les violences sexuelles et sexistes. Au-delà d’une manifestation, cet événement représente pour beaucoup un véritable moment de partage et de solidarité. Car, personnellement, ce que je trouve le plus remarquable dans cette initiative, c'est son organisation et son ambition. Grâce à des groupes WhatsApp, le collectif féministe réussit à réunir 50 000 personnes, ou 18 000 selon les forces de l’ordre, autour d’une cause commune. Dans un contexte sanitaire et social tendu, ces femmes se réunissent quand même pour crier d’une même voix. Mais surtout pour permettre à toutes de les rejoindre dans ce cri.
©Marie Lagache
Toutefois, derrière les masques, banderoles, pancartes et stickers de couleur violette, ou encore les musiques d’Angèle dans les haut-parleurs, se retrouve cette tragique réalité. Car ce qui fait mal dans une telle manifestation ce sont les histoires. Les drames qu’ont vécus ces femmes, et ces hommes aussi qui ne sont pas oubliés. Ces tragédies, trop souvent, à traverser dans la solitude. Ces histoires font mal. Mais elles nous rappellent la réalité derrière les chiffres. Les vies brisées derrière les pages "faits-divers" des médias. Et quand on voit le nombre de personnes présentes à cette marche, on s’indigne. J’ai honte pour les agresseurs. Je partage la peine des victimes.
©Marie Lagache
Tu n’y es pour rien. Je te crois.
Cette solidarité réchauffe les cœurs. Si toutes les personnes présentes ont été blessées, elles se retrouvent dans une même énergie. Pour crier leur colère face à un système qui ne les aide pas assez. Pour manifester leur soutien à celles qui ne peuvent pas être là aujourd’hui. Pour ne pas oublier celles qui sont parties trop tôt sous les coups. Pour demander des comptes. Que la société arrête de juste ouvrir les yeux. Ça a assez durer. Il faut agir maintenant. On applaudi les femmes qui prennent la parole pour dénoncer des comportements condamnables. Car en privé elles connaissent la pression et la honte. Ne croyez pas qu’étaler sa faiblesse et son intimité sur le devant de la scène ne rapporte que gloire et empathie.
« Tu n’y es pour rien. Je te crois », fait partie des nombreux slogans que l’on retrouve inscrits sur les pancartes. Cette phrase reste la plus vraie et importante à mes yeux. C’est elle que j’ai envie de crier sur tous les toits. Celle que je souhaite que tu entendes un jour si tu es victimes. Celle que je me retrouve trop souvent à dire autour de moi. Crois-moi. Croyez-moi. Tu n’y es pour rien. Vous pouvez faire quelque chose. Alors on arrête de fermer les yeux. On se lève et on se casse face aux agresseurs. On se lève et on se bat auprès des victimes.