La Reine Elizabeth II a toujours captivé les médias du monde entier. Photo©DJC
Aujourd’hui le monde effectue ses derniers adieux à la souveraine au plus long règne du Royaume-Uni. Les regards du monde entier se tournent vers Londres. Les caméra se braquent à nouveau sur cette reine moderne qui a fait, de son couronnement à son enterrement, le tour du monde et des médias.
Le cortège funéraire royal partira du palais de Westminster en fin de matinée. Il rejoindra l’abbaye du même nom, en plein cœur de la capitale britannique, où le cercueil de la Reine sera attendu par une foule phénoménale d’admirateurs. Parmi les 2000 invités à la cérémonie, on comptera naturellement les membres de la famille royale, enfants, petits-enfants de la reine mais aussi cousins, cousines et conjoints.
Les chefs d’États ou de gouvernements du monde entier, comme Emmanuel Macron ou encore Joe Biden déplaceront également. Ils pourront rendre à la défunte souveraine un dernier hommage. Enfin, deux minutes de silence seront observées à midi dans tout le Royaume-Uni.
L’événement sera retransmis en direct par des centaines de chaînes de télévision venues du monde entier. Elles couvriront la dernière cérémonie d’Elizabeth II avant qu’elle ne soit inhumée, en privé, dans la chapelle Saint George aux côtés de son défunt mari et de ses aïeuls.
Une reine des Médias
Dès son couronnement, le 2 juin 1953, Elizabeth II marque les esprits. Retransmis en direct par les médias britanniques mais aussi français, le couronnement d’un monarque est suivi pour la première fois par des millions de personnes devant leurs écrans. La royauté acquiert une magie, un nouveau pouvoir : celui de se rendre vivant et visible, pour le plus grand nombre. Comme l’a dit à ce moment-là Léon Zitrone « Le conte de fées devient miracle ». C’est un tournant pour l’image et le rapport de la couronne à ses sujets, mais aussi aux citoyens du monde entier. La reine est investie, dès ses premières heures sur le trône, d’une notoriété internationale. Elle développe aussi, dès cet instant, une proximité avec son peuple et ceux du monde entier, scotchés à leurs téléviseurs dès le 2 juin ou les jours suivants.
Cette image perdure tout au long de son règne. Pendant 70 ans, elle multiplie les apparitions sur les écrans, pour les grands événements nationaux britanniques ou les rendez-vous internationaux. Toutes ses représentations officielles sont suivies par les chaînes de télé. Mais la Reine ne s’exprime que très peu, ses allocutions publiques restent rares, ce qui rend ces moments à la fois exceptionnels et respectés. Les journalistes, quant à eux, ne sont que très peu à avoir pu s’entretenir avec elle, comme Stéphane Berne dont elle a salué le travail historique sur sa famille. Il la caractérise lui-même, au micro de Europe 1, de « femme la plus photographiée qui ait existé ». Bien qu’elle se soit dotée d’une image très protocolaire, son sens de l’autodérision et son humour ont marqué les mémoires ; avec toujours le bon mot pour faire rire son assemblée.
Cette image d’une royauté médiatisée, mise en scène, influence d’ailleurs d’autres couronnes. Notamment celle Espagne, avec le nouveau roi Felipe VI qui n’hésite pas à se montrer aux caméras du monde entier lors de son couronnement. Il s’est aussi livré à des allocutions télé lors des manifestations indépendantistes catalanes. On voit donc que c’est une nouvelle pratique de la royauté qu’a instituée la Reine Elizabeth II.
Une pratique médiatique où elle a joué, telle une actrice, son rôle de monarque. Elle a suscité, et suscite encore aujourd’hui, une fascination de la part du public pour la monarchie Britannique, comme en témoignent les reportages et série dont elle est l’objet. De son couronnement à sa mort, la Reine Elisabeth II n’a cessé de fasciner les médias et de porter, sur elle et la royauté, l’œil de la caméra. Aujourd’hui, en ce jour d’obsèques, plus que tous les autres.
Théau RENAULT