Certains l’aiment à point, voire bien cuite. D’autres la détestent après être tombés sur des vidéos d’abattoirs. La viande rouge n’a jamais autant divisé les consommateurs qu’à notre époque. Si la surconsommation de produits animaux est mauvaise pour la santé, elle se révèle aussi néfaste pour l’environnement. Explications.
En France, il y a plus de 2 % de végétariens, et les chiffres tendent à augmenter. Habitudes, traditions, mentalités… la consommation de viande reste pourtant bien ancrée sur notre territoire.
Si l’on se réfère aux chiffres de l’AsapSCIENCE (chaîne YouTube canadienne tenue par deux scientifiques), 1,5 milliard de vaches, et un milliard de moutons et cochons seraient présents dans le monde. Et cette importante reproduction animale n’est pas sans conséquence pour notre planète. Elle constitue même l’une des principales causes du réchauffement climatique, comme l’a souligné une étude de la FAO en 2006 (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture). L’organisation estime que l’élevage de bétail dans le monde est responsable de 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre liées aux activités humaines, ce qui représente approximativement 7 milliards de tonnes de CO2. Pour contrer ce problème, une solution existe : diminuer notre consommation de viande.
L’élevage accentue le réchauffement climatique
La production de viande nécessite plus d’eau que de céréales. Par exemple, pour produire un kilo de bœuf, il faut 13 500 litres d’eau. Une quantité bien plus élevée que le riz avec 1400 litres ou encore le blé pour 1200 litres. Autre chiffre faramineux : une vache rejette dans l’air entre 500 et 600 litres de méthane par jour. Avec un nombre total de 1,5 milliard de bovins sur Terre, on vous laisse faire le calcul…
L’élevage émet des quantités importantes de nitrates, phosphates ou encore d’autres substances nocives pour l’environnement. Car elles s’accumulent dans l’eau et provoquent le développement d’algues vertes, qui dégagent de l’hydrogène sulfuré. Un phénomène qui peut poser un réel problème de santé publique.
La FAO estime également que 83 % de la surface agricole mondiale est destinée à l’élevage, il peut s’agir du pâturage pour le bétail ou encore la production de céréales destinée à les nourrir. Il faut noter que si la vie végétale avait repris son cours sur ces espaces, elle permettrait de freiner le réchauffement climatique. Le retour d’arbres et de végétaux absorberait davantage de C02.
Des consciences qui s’éveillent sur Youtube
À la suite du dernier rapport du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), une soixantaine de youtubers a lancé, depuis le 8 novembre, une campagne en ligne avec comme slogan « On est prêt ». Pendant un mois, du 15 novembre au 15 décembre, ils se filmeront chaque jour en train de relever un défi pour réduire leur impact sur l’environnement.
De cette façon, les vidéastes veulent inciter leur communauté à préserver la planète en opérant des petites actions, dont diminuer la consommation de viande. El Hadj, 1,3 millions d’abonnés, a d’ailleurs annoncé sur son compte Instagram, qu’il allait arrêter la viande pendant un mois. « Soyons responsables de ce que nous achetons. A l’heure actuelle, nous impactons l’environnement, nous devons changer nos habitudes de consommation et notre attitude vis à vis de la nature« , écrit-il.
Jennifer Guerrieri