Du 11 au 14 novembre s’est tenu le Salon du Made In France à Porte de Versailles (Paris). L’occasion pour les plus ou moins grandes entreprises françaises de présenter leurs produits.

 

Difficile parfois de se faufiler entre les stands tant le public est au rendez-vous. Comment expliquer cet engouement ? Parce que l’édition 2020 a été annulée. Parce que cette année plus de 800 exposants prennent part à l’événement. Parce que les Français aiment découvrir les produits imaginés et fabriqués dans leur pays, dans des entreprises dites à taille humaine. Les créateurs évoluent dans des univers particulièrement variés : cosmétique, textile, gastronomie, jouets, même électronique … Impossible de ne pas y trouver son compte.

Le talent et la particularité de nos régions sont particulièrement mis en avant. L’Ile de France, la région Auvergne-Rhône-Alpes … Mais aussi et surtout la Nouvelle Aquitaine, mise à l’honneur cette année avec 74 entreprises. Porcelaine, charentaises, broderie, canapés … La région possède bon nombre de spécialités et de savoir-faire historiques et uniques.

Ici, on évoque les processus de production sans appréhension, sans crainte. « Tout est fait en France, que ce soit la conception ou la fabrication », assure notamment le fondateur de la très jeune entreprise Sock Socket’, spécialiste des chaussettes dépareillées. L’idée lui est venue lorsqu’il était encore en école de commerce pour un simple projet proposé en cours. Finalement, il décide de ne pas l’abandonner et fonde son entreprise. Elle dispose désormais du label made in France, délivré par l’Etat. Ses chaussettes sont tricotées en Bourgogne, dans la manufacture Perrin. Les boxers sont produits à Lille. Quant aux designs, il en est l’unique auteur.

Ce que l’on constate au Salon, c’est la volonté des entreprises de se tourner vers plus de naturel, plus de bio, en dehors du Made in France. Notamment en raison de la demande croissante de la part des consommateurs. « Nos ingrédients sont à plus de 90% d’origine naturelle. L’Algue Rose de Camargue se trouve au cœur de la composition de nos produits. Nous cherchons toujours à produire le plus naturellement possible », explique l’une des employés d’Eclaé, marque de cosmétique née en 2014. Cette microalgue se produit principalement au cœur du Salin d’Aigues-Mortes. Sa particularité selon l’entreprise : être un actif anti-âge. Dans l’Antiquité, paraît-il, les femmes s’enduisaient déjà de cette algue pour conserver un teint éclatant et la jeunesse de leur peau. 

Des grandes marques françaises cherchent également à ne pas rater le tournant de l’innovation et de l’évolution. DOP propose ses premiers shampoings solides à l’amande douce ou aux œufs. Aigle, maître bottier depuis 1853, met quant à lui en avant l’augmentation permanente de matériaux recyclés dans ses produits.

 

« J’étais déjà venue en 2019. Cette année, les stands sont encore plus nombreux »

 

Quoi de mieux, pour finir, qu’un instant gourmand aux stands gastronomies ? Au programme des boissons : dégustation de champagnes, de liqueurs, de sirops, de limonades … Un petit creux ? Pourquoi pas essayer, pour accompagner le tout, un paquet de la Chips Française ou de Chiche, proposant des pois chiches ou fèves grillés, enrobés d’épices ou de chocolat. Ou encore plus étonnant, une cuillère de miel au CBD (substance présente dans le canabis) ou à la spiruline des Abeilles de Malescot, apiculteurs de Père en Filles dans le Lot-et-Garonne. « Nous proposons de nouvelles gammes originales afin de plaire à de nouveaux consommateurs et faire face aux crises que rencontre le secteur. Surtout pour nous, dont la production est bio », avoue l’une des deux sœurs apicultrices. Le CBD et la spiruline sont également élaborés par de petits producteurs.

« J’adore ce salon, notamment son ambiance. J’étais déjà venue en 2019. Cette année, les stands sont encore plus nombreux », explique Mélodie, ostéopathe. Ce qu’elle aime particulièrement : découvrir de nouvelles petites entreprises et en soutenir certaines, à son niveau. Elle achète notamment en ligne les produits de Porridge Lab, présent au salon. Elle a contribué à leur futur projet d’ouverture de coffee shops à Biarritz (campagne participative Ulule). « Je découvre toujours plein de concepts avec une démarche environnementale intéressante et zéro déchet. De bons produits français, qui plus est ! »

Quant aux entreprises, qu’ont-elles à y gagner ? Evidemment de la visibilité, de nouveaux clients potentiels. Mais également des prix. Il en existe trois : celui de l’innovation, de l’environnement et du public. Cette année, dans l’ordre, les vainqueurs sont : Le Parapluie de Cherbourg, Bleu Blanc Ruche de Montebourg et Missègle de Burlats (fabricant de chaussettes en laine). Mais toutes les entreprises présentes au Salon ont gagné car elles ont su relever un défi bien difficile : celui de la relocalisation abordable.

 

Elisa Hemery