Aix-en-Provence, la ville qui murmurait la « culture » à l’oreille des jeunes, s’est engagée depuis de nombreuses années dans le développement d’une politique ambitieuse. Elle propose tout un éventail de lieux et d’activités culturels et ne compte pas moins de cinquante sites. Parmi eux, il y a la Maison des Jeunes et de la Culture (MJC), mais aussi les lieux culturels alternatifs comme le bar associatif le 3C.

Le 3C, un lieu alternatif culturel qui réunit la diversité. Situé à deux pas du tribunal de Grande Instance, le 3C, un bar associatif et citoyen d’Aix-en-Provence organise un événement chaque soir ou presque. C’est  généralement à 17h que le Boulevard Carnot accueille ses adhérents dans une ambiance calme et détendue. Les aixois viennent principalement travailler avec quelques collèges ou camarades de classe autour d’une bière artisanale. Ils s’y sentent bien. Ages, classes et environnements confondus font bon ménage. C’est à la nuit tombée, que les esprits s’animent. Une atmosphère festive règne du sol au plafond mais aussi devant la façade de l’immeuble. Le sourire aux lèvres, un verre à la main et la musique d’un groupe qui fait ses débuts sur les planches dans les oreilles, c’est cette
recette que propose le 3C.
Ce lieu géré par des citoyens, est connu pour pousser au débat, inciter à la décision, développer la coopération créatrice et initier à la découverte des créations artistiques de chacun. Il s’agit d’un lieu alternatif à la culture
commerciale consumériste, un lieu dans lequel les associations trouvent leur place au sein d’une démarche collective. Grand adepte de cet endroit
convivial, Cédric aime s’y rendre pour découvrir toutes sortes d’artistes et échanger avec des personnes qui ont pour point commun leur différence.
« Le retentissement des discussions, de la musique et des rires s’entremêlent comme dans n’importe quel bar. Mais ici, on est dans un café citoyen et associatif, le seul dans sa catégorie à Aix-en-Provence, et il arrive aussi bien à réunir des gens autour un verre qu’autour d’un projet» confie-t-il.

À la différence d’autres cafés ordinaires, dans un bar associatif, il se déroule des activités diverses et variées. De plus, des événements éclectiques sont organisés selon les propositions de chacun. Il exprime son point de vue sur le houleux débat des jeunes et de la culture aujourd’hui.
Selon lui, c’est une idée reçue, la jeunesse est plurielle et certains résistent toujours et encore à l’envahisseur. « J’ai 23 ans, et mes amis et moi aimons se perdre dans ce type de lieu. Des cafés philo, aux conférences en passant
par des jeux et des concerts, les activités sont toujours très variées et peuvent plaire à tous les âges » résume-t-il avec un sourire solaire. Xavier quant à lui est plus sceptique sur le sujet. Ce jeune étudiant de deuxième année de master à l’IAE d’Aix-En-Provence, raconte avoir connu cet endroit grâce à un de ses umis déjà adhérent. « c’est génial qu’il y ait ce genre
de lieu à Aix, mais pour moi il manque de communication et malheureusement il manque cruellement de jeunes » s’agace-t-il, dans
un haussement d’épaules. Le regard qu’il porte sur la relation ambiguë qu’entretient la jeunesse avec la culture est, à ses yeux, « assez hétéroclite ».
Bien que la diversité fasse tout le charme de ce café, Xavier se sent plus à l’aise à échanger un agréable moment avec des personnes de sa génération. « C’est un peu comme un cercle vicieux, certains jeunes fréquentent des endroits quand ils voient que d’autres jeunes le font » résume l’Aixois. Pour
sa part, il est plus enclin à venir travailler seul ou avec des amis, qu’à participer aux événements plus festifs tels que les concerts organisés qui ne sont pas forcément à son goût.

Meryl Ferme