Le 3 juillet 1971, le monde perdait celui que beaucoup de fans comparent aujourd’hui à un Dieu. Personnage habité, versatile et provocateur, Jim Morrison a frappé sa génération de son aura. En seulement 27 ans d’existence et six ans de carrière, il continue, cinquante ans après sa mort, de faire fantasmer tous les amateurs de rock et de sensations psychiques intenses.
CINQUANTIÈME ANNIVERSAIRE DE LA DISPARITION DE JIM MORRISON
- Emprisonné. James Douglas Morrison naît le 8 décembre 1943 à Melbourne, en Floride.
- Aîné. Il a une sœur Anne et un frère Andrew.
- Chamanique. Âgé de 4 ans, James vadrouille en famille sur les routes de Santa Fe. Pendant le trajet, il est témoin d’un accident. Parmi les victimes, plusieurs indiens. Ces derniers auraient pris possession de son âme avant de succomber. Ses parents ont tenté de le convaincre que ça n’était qu’un mauvais rêve, en vain.
- Littéraire. Le jeune James avait une bibliothèque conséquente. Il s’amusait à deviner des titres de roman les yeux fermés en faisant lire de courts extraits à ses amis.
- Explosif. Avant un déménagement, James prévient le directeur de son école d’un feu d’artifice pour son départ. Il lance un pétard dans le bureau de ce dernier et s’enfuit.
- Singulier. Pour s’amuser, le futur Lizard King simule des évanouissements dans les couloirs du lycée. Une fois le personnel présent pour le secourir, il bondit et part en riant.
- Animal. Son surnom The Lizard King (le Roi Lézard), vient de son poème plutôt autobiographique Celebration of the Lizard.
- Vraiment singulier. James sèche des heures de retenue au lycée prétextant d’une tumeur au cerveau.
- Honteux. George S. Morrison, le père de Jim occupe le poste de commandant des forces navales américaines lors de l’incident du golfe de Tonkin en août 1964 ; élément déclencheur de la guerre du Viêt Nam. Comble de l’ironie : le futur chanteur était farouchement opposé à ce conflit meurtrier.
- Orphelin. Entre une mère alcoolique et un père absent, Jim coupe les ponts avec sa famille en 1964 et soutient – très certainement par honte – la mort de ses géniteurs.
- Passionné. James Morrison suit deux ans d’études à la UCLA School of Theater, Film and Television, l’Ecole de Théâtre, Cinéma et Télévision de Los Angeles.
- Incompris. Son projet de fin d’études à la UCLA School of Theater est si incompréhensible que les jurés conclurent au pire court-métrage de leurs carrières.
- Prédestiné. Jim Morrison et Ray Manzarek (futur claviériste de The Doors) se sont rencontrés à l’école de Théâtre. Ils y poursuivent d’ailleurs leurs études en même temps que Francis Ford Coppola qui utilisera le titre The End des Doors dans son film Apocalypse Now (1979).
- Convoité. Ray Manzarek, convaincu du potentiel scénique et séduit par le charisme indéniable de Jimbo, paie ce dernier pour le faire venir sur scène.
- Oppressé. Lors de sa première sur scène, Jim lance un cri sourd dans le micro et s’enfuit, devant un public bouche-bée et des musiciens troublés par son aura.
- The Doors. Le nom du groupe vient d’un ouvrage philosophique d’Aldous Huxley, The Doors of Perception, que Jim Morrison adorait.
- Timide. Jim Morrison souffrant de timidité maladive, Ray Manzarek chante lors des premiers shows du groupe.
- Vraiment timide. Lorsque Jim a accepté de chanter en public, il l’a fait en tournant le dos.
- Habité. Avant de monter sur scène, le Lizard King gardait les yeux fermés, pour mieux s’imprégner de ses personnages. Les autres membres des Doors devaient alors le guider pour accéder à la scène.
- Séditieux. Jim Morrison a vu sa mère, pour la dernière fois, lors d’un concert donné au Washington Hilton, en 1967. A la fin du show, il chante The End. et scande les yeux dans les yeux : « Mother, I want to fuck you » (Maman, je veux te b*****). Il choque évidemment la concernée et rend hystérique le public et les autorités sur place.
- Vaniteux. Jim Morrison et Jimi Hendrix, les deux icônes des années 70’ et légendes d’aujourd’hui, ne s’appréciaient pas tellement.
- Antagoniste. Jim était un anti-hippie. Il ne se reconnaissait pas dans cette contre-culture en marge de la société alors qu’il en était une figure essentielle.
- Convaincu. Les Doors n’ont pas participé au mythique festival Woodstock, en août 1969 ; Jimbo ne voulant pas « voir tous ces hippies ne faire que fumer et forniquer ».
- Séducteur. Même si Jim Morrison a passé la majeure partie de sa courte vie aux côtés d’une certaine Pamela Courson. Pour autant, il a connu de nombreuses maitresses.
- Emporté. Nico, mannequin et chanteuse du groupe Velvet Underground est une des maîtresses de Jim Morrison. Ils ont vécu une histoire d’amour aussi courte qu’étrange en 1967. En 1985, Nico confiait : « Nous nous frappions car nous étions ivres et nous aimions ça. On a même échangé notre sang. »
- Sacré. Jim s’est marié avec Patricia Kennealy – journaliste le jour et maîtresse du chaman la nuit – selon un rite celtique Wican, en 1970.
- Religieux. Pour le héros mystique, chaque être humain est un Dieu.
- Impudique. En 1969, Jim Morrison est accusé d’avoir baissé son pantalon en plein concert pour mimer une fellation. Condamné à 6 mois de prison, le chanteur est gracié en décembre 2010 par le gouverneur de Floride.
- Envouté. Lors des concerts, le Roi Lézard incante divers esprits chamans avec des danses à n’en plus finir ; il se dit habité par les indiens qui l’ont traumatisé enfant.
- Nerveux. Jim Morrison n’a interprété LA Woman (LA Woman, 1971) en live que deux fois. La seconde fois, au Dallas State Fair Music Hall, le 11 décembre 1970, il fait une crise de nerf, détruit l’estrade avec son pied de micro et s’en va.
- Facétieux. Lors d’une émission de télévision, les Doors doivent jouer leur titre phare : Light My Fire (The Doors, 1967). Le producteur de l’émission demande à Jim de modifier les paroles « Girl, we couldn’t get much higher » par « Girl, we couldn’t get much better ». Lors du passage, Jim insiste évidemment sur le mot interdit : « higher » et choque par ce mot qui évoque la drogue.
- Allumé. Light My Fire est le dernier titre « chanté » par le chaman sur scène, le 12 décembre 1970 au Dallas State Fair Music Hall. A la moitié du titre, il jette son micro (comme à son habitude) et s’extirpe. Comme la veille, pendant LA Woman.
- Précurseur. Jim Morrison devient le 9 décembre 1967, le premier artiste de rock arrêté sur scène ; créant la folie du public alors qu’il urinait sur scène et provoquait les forces de l’ordre.
- Naïf. Lors d’un concert à Francfort (Allemagne), en septembre 1968, une grande quantité de drogue est offerte au rockeur. Le groupe doit se rendre aux Pays-Bas pour un concert avec Jefferson Airplane. Ne sachant pas comment s’en débarrasser pour passer la douane, il l’avale. Un fois dans l’avion la bière, coule à flot. Le 7 septembre 1968, au New Roundhouse, The Doors partagent l’affiche avec le groupe Jefferson Airplane, en première partie. Pendant la performance du premier groupe, Jim fait irruption sur scène, virevolte et s’écroule avant le début du show des Doors.
- Brute. Jim Morrison et Janis Joplin ne se sont rencontrés qu’une fois. Ivres tous les deux, ils se sont insultés et frappés. Janis aurait même cassé une bouteille sur la tête du chanteur avant de partir et de le qualifier de « sale porc ».
- Prévoyant. Le gimmick « Mr Mojo Risin’» qui revient dans LA Woman (LA Woman, 1971) est l’anagramme de Jim Morrison. Il déclare faire un jour croire à sa mort pour continuer à vivre sous ce nom et échapper à sa vie de célébrité.
- Méticuleux. Mr. Mojo Risin’ a tenu à enregistrer une partie du dernier album des Doors – avec la formation originale – LA Woman (1971), dans ses toilettes : l’acoustique étant meilleure qu’en studio.
- Persévérant. En 1969, Jim – toujours aussi passionné par le cinéma – écrit, réalise et joue dans un court-métrage expérimental HWY : An American Pastoral. Cette œuvre tourne autour de son traumatisme d’enfance où il joue notamment le rôle d’un auto-stoppeur.
- Parisien. Reconnu coupable de comportements indécents en 1969, avec des mimes de fellation, d’actes sexuels divers et d’exhibition pour uriner sur scène, Jim s’installe dans la capitale française en mars 1971 avec sa compagne Pamela Courson.
- Méconnaissable. Barbu et ayant pris beaucoup de poids, la légende du rock passe incognito dans les rues parisiennes. Il peut alors librement écumer les bars du quartier latin.
- Poète. A Paris, le chanteur enregistre un recueil de poèmes accompagné de pistes instrumentales des Doors : An American Prayer.
- Engagé. Jim veut aller au bout de tout. Son crédo : vivre les choses à fond ou ne pas les vivre.
- Apaisé. Pamela Courson, sa compagne, trouve son conjoint, gisant dans sa baignoire, l’air tranquille, le 3 juillet 1971.
- Mystérieux. Sam Bernett a une autre version de la mort de celui que certains comparent à un héros mystique. Pour l’ex-gérant de la boîte de nuit Rock n’ Roll Circus (fréquentée par Marianne Faithfull et Salvador Dali notamment), le chanteur serait mort dans les toilettes de son club, à la suite d’une overdose d’héroïne.
- Protégé. Sa compagne et son ami dealeur, se seraient arrangés pour cacher toute trace de drogues dans l’appartement.
- Rongé. Même si aucune autopsie n’a été demandée par la police française, la condition physique de l’artiste, tachée par une vie d’alcoolisme, fait dire aux médecins que le corps du défunt Roi Lézard s’apparente à celui d’un soixantenaire. Il avait 27 ans.
- Convoité. Lors de son décès, une vingtaine de dossiers en recherche de paternité sont déposés à l’encontre de la rockstar. Dans son testament, il écrit : « Je déclare que je suis un résident du comté de Los Angeles, Californie, que je suis célibataire et que je n’ai pas d’enfant.».
- Caché. Jim Morrison est enterré au cimetière du Père Lachaise à Paris, le 7 juillet 1971. Autrefois lieu de débauche, sa (petite) tombe est protégée par un agent de sécurité et des barrières toute la journée.
49. Sélectif. Jim Morrison, nous quittant à l’âge de 27 ans, rejoint le Club 27, où l’attendaient déjà Robert Johnson, Brian Jones, Jimi Hendrix et Janis Joplin.
50. Libéré. Jim Morrison a passé les portes qu’il convoitait tant, il y a cinquante ans.
Fiction : Jim Morrison, vivant et connecté
Tremblement de terre sur la scène musicale américaine !
Vingt ans après son dernier album solo, Sunset (Bird Of Prey), Jim Morrison revient sous la lumière des projecteurs. Don’t Let Drugs Take Control est le nom de son nouvel album. Mêlant sonorités folk et jazz, les textes se veulent responsables, apaisants et délicats.
Alors que certains s’amusent à le comparer à un grand-père tant ses déplacements sont compliqués sur scène, le presqu’octogénaire n’a pas fini de nous surprendre.
Il y a quelques semaines, l’ex-chanteur du groupe The Doors est apparu sur le réseau social Instagram où il a tenu un live pour prévenir ses fans de son retour. Dans ce live, il était accompagné du guitariste John Mayer et a entonné quelques titres de son nouvel opus.
A l’occasion de cet échange virtuel, la star a aussi annoncé sa sortie de cure de désintoxication. Nouvel espoir de guérison pour le chanteur ? Malheureusement, il ne faut pas se leurrer lorsqu’il s’agit de la huitième tentative…
Dans tous les cas, cet album est prometteur et compte de jolis duos avec notamment le chanteur du groupe de rock français Manitou Spirit, Lucas ou le rappeur américain Drake. Quel accueil son public lui réserve-t-il ?
Lucas SONNEVILLE