Cécile Vassas
La bande originale de « The Get Down »
Plonger dans le Bronx des années 70 en 24 titres, c’est l’exploit de la bande originale de la série The Get Down. A l’époque le disco et le hip-hop émergent à peine et s’opposent déjà. Cette fois les genres cohabitent à merveille. Sonorités soul de Michael Kiwanuka, succès incontesté de Donna Summer, et raps brillants signés 6BLACK ou Raury, le groove nous emporte. La BO offre aussi des titres originaux. Les compositions suivent les codes contemporains et s’inspire librement des révolutions musicales des 70’s. Les 24 titres, quasiment tous interprétés par des artistes noirs, rendent hommage à l’héritage afro-américain des ces genres mythiques, encore populaires aujourd’hui. Un délice pour les oreilles, à écouter sans modération.
Lucie Hugonenc
Immersion dans les lumières espagnoles à l’hôtel de Caumont d’Aix-en-Provence
L’hôtel de Caumont a pour habitude de consacrer ses expositions à un artiste en particulier : Sisley, Botero, Chagall… En 2020, c’est Joaquín Sorolla qui est mis à l’honneur. Les tableaux lumineux du peintre espagnol sont exposés dans une ambiance tamisée, silencieuse, douce. L’heure est au recueillement. Son art se fait dans l’instantanéité, si bien que le coup de pinceau impressionniste crée des paysages et des personnages merveilleusement réalistes, comme photographiés. Les couleurs, riches et saturées, dépeignent une Espagne du XXe siècle libre et optimiste.
Les derniers rayons du soleil d’été inondent la façade alors que je sors de cette visite. Je ne veux pas déjà partir, encore éblouie par l’art que j’ai pu admirer. Je me dirige alors vers le beau jardin « à la française » où s’épanouissent lauriers, tilleuls et lilas. Assise au bord de la fontaine, j’essaie de me persuader que le clapotis de l’eau résonne comme celui des vagues de la mer espagnole. Mes yeux fermés sont encore éblouis de la lumière ibérique émise par les œuvres de Joaquín Sorolla.
Elisa Hemery
Le film « Adolescentes », discussion avec l’actrice Emma Jaubert
« Le réalisateur cherchait un garçon. A Brive, il a exposé son idée de documentaire à plusieurs proviseurs qui lui ont dit qu’il serait plus intéressant de filmer une fille, s’affirmant plus rapidement. » explique Emma Jaubert, héroïne du documentaire Adolescentes. Sébastien Lifshitz s’est intéressé de 2013 à 2018 à suivre l’évolution d’Emma et Anaïs, deux amies provenant de milieux sociaux différents. Toujours avec bienveillance et justesse, il parvient à capturer la singularité et le développement de leurs personnalités, tout en revenant sur les événements ayant bouleversé la France. « Sébastien est resté fidèle à ce que l’on était, à ce que l’on ressentait. Il ne nous a jamais forcées à aborder certains sujets. Il est parvenu à percevoir des choses chez nous que n’avions pas remarquées. » Emma est plus réservée et se questionne constamment. La relation conflictuelle qu’elle entretient avec sa mère est frappante. Le format documentaire intensifie le réalisme. Anaïs, quant à elle, dispose d’une force épatante et envoutante. En raison de la grande fragilité de sa mère, elle doit s’occuper de ses frères parfois seule. « Sa famille a accepté d’être filmée car elle savait que Sébastien ne rentrerait pas dans leur intimité par pur voyeurisme. » Le tournage faisait partie de la vie de ces deux adolescentes. Emma, toujours en faculté de cinéma à la Sorbonne, envisage une carrière dans l’univers des documentaires. « Le film m’a permis d’avoir de la visibilité. Il a concrétisé mon rêve de travailler dans le cinéma ».
« Adolescentes » de Sébastien Lifshitz toujours à l’affiche.