Dès ce samedi 3 avril au soir, la France remet en place un confinement national, pour quatre semaines. Affirmant vouloir éviter à tout prix cette situation, le président n’a eu d’autre choix que de suivre l’exemple de nos voisins européens. Lors de son allocution, mercredi 31 mars, nombreuses ont été les allusions et les comparaisons avec les stratégies mises en place ailleurs.

« Là, où beaucoup de nos voisins ont décidé de confiner, […] nous avons réussi, par ces choix collectifs que nous avons faits, à gagner des jours précieux de liberté […] ». En effet, l’Italie et l’Allemagne maintiennent des restrictions fortes. Au contraire, l’Espagne et le Portugal commencent à relâcher la pression peu à peu. Pour le week-end de Pâques, des restrictions particulières ont été décidées dans les différents pays.

« Nos amis italiens en sont à leur quatrième confinement », soulignait le président. Depuis le 15 mars, et jusqu’au 6 avril, l’Italie a placé 11 de ses 20 régions et provinces en « zone rouge », ce qui correspond au niveau le plus élevé de restrictions. Les écoles, collèges, lycées et universités sont fermés, tout comme les bars et restaurants. Dans les zones dites « oranges », les établissements scolaires sont ouverts et les bars et restaurants ne peuvent assurer que de la vente à emporter. Quant au week-end de Pâques, les autorités italiennes ont indiqué que l’ensemble du pays serait classé en zone rouge, du 3 au 5 avril.

En Allemagne, alors que le confinement partiel, qui dure depuis cinq mois, a été prolongé jusqu’au 28 mars, les autorités serrent encore la vis. Jusqu’au 18 avril, de nombreux commerces sont maintenus fermés et les rassemblements strictement limités. Tous les lieux accueillant du public (commerces non essentiels, espaces de culture et de loisir, bars et restaurants) sont ainsi fermés. Cependant, certaines villes tentent des stratégies de réouverture de restaurants et de lieux culturels, en imposant des tests de dépistage systématiques. Le port de masques médicaux est aussi obligatoire dans les transports en commun et dans les magasins allemands. Les mesures seront durcies le temps du week-end de Pâques : les centres de vacances n’accueilleront pas de touristes et les offices religieux se feront de manière virtuelle.

Du côté des Belges, l’arrivée d’un nouveau variant a fait décider d’un nouveau confinement strict depuis le 27 mars, pour quatre semaines. Le durcissement des restrictions concerne surtout les écoles et les commerces non essentiels. Les « métiers de contacts non médicaux » (comme les coiffeurs) ferment. Les commerces non essentiels n’accueilleront des clients que sur rendez-vous. La Belgique, où les enfants son actuellement en vacances de Pâques, a décidé de fermer tous ses établissements scolaires, du primaire au supérieur. Seules les écoles maternelles restent ouvertes. L’objectif est de rouvrir les écoles le 19 avril.

L’Espagne fait presque figure d’exception en Europe. A Madrid, les bars, les restaurants, les lieux culturels et même les boîtes de nuit sont ouverts jusqu’à 21 heures. Le couvre-feu débute à 22 heures. Le port du masque est obligatoire dès six ans, dans tous les lieux recevant du public, aussi bien en intérieur qu’en extérieur. Toutefois, l’état d’alerte sanitaire a été décrété jusqu’au 9 mai 2021 et le gouvernement espagnol interdit les déplacements entre région pour ce week-end de Pâques. L’élan espagnol est suivi de près par son voisin portugais. Les crèches, les écoles primaires et certains commerces non essentiels ont commencé à rouvrir au Portugal depuis le 15 mars. Courant avril, les collèges, les terrasses des cafés et restaurants et les musées pourront de nouveaux accueillir du public. Quinze jours plus tard, ce sera le tour des lycées, universités, théâtres et salles de restaurant (avec un maximum de 4 personnes par table) de rouvrir. Enfin, à partir du 3 mai, les grands événements seraient autorisés. Les deux pays semblent néanmoins naviguer à vue et pourraient être contraints, dans les prochains jours, de revoir leurs prévisions.

Lara Dubois