Thierry Sanchis est responsable du pôle marine au sein de la société de maintenance industrielle marseillaise ATEM. Il a accepté de se livrer sur le fonctionnement de l’entreprise et ses rouages. Spécialisée dans la réparation de pièces de bateaux, son savoir-faire est unique et elle mise sur des valeurs propres à la SCOP : partage et implication des intervenants.

Où êtes-vous situé et pourquoi ? 

Notre siège est basé à Marseille, cela se rapporte à l’histoire de l’entreprise. C’est également pour des raisons pratiques. Nos clients s’étendent sur tout le périmètre d’Arles, Les-Saintes-Maries-de-la-mer, La Seyne-sur-mer… Par conséquent, c’est avantageux pour nous d’être dans les environs. Le pôle marine est délocalisé au port de la Ciotat, par nécessité pour les chantiers navals qui se trouvent là-bas. On gagne en efficacité en intervenant directement sur place. Cependant, nos pôles sont interdépendants. 

Cela contribue à l’assurance d’un suivi précis et judicieux. En effet, c’est aussi plus simple pour gérer l’expertise du début jusqu’à la fin. Le pôle marine est le plus récent, il a été créé en 2013. 

Quel est votre mode opératoire ? 

Il est assez simple. Lorsque nous récupérons l’expertise d’une hélice, on doit chercher tous les défauts sur la pièce dans un premier temps. Puis, nous préparons un mode opératoire spécifique selon les corrections à apporter. Tout dépend du type de bateau, mais ce mode opératoire doit être ensuite certifié par une société de classifications (société qui établit les normes et les standards techniques). Ensuite, nous pouvons effectuer les réparations, procéder à une nouvelle vérification globale et enfin remonter les pièces sur le bateau.  

C’est un travail minutieux et précis. Notre mode opératoire est principalement curatif. 

S’il faut procéder à un travail préventif, c’est-à-dire créer des pièces sur-mesure, nous connaissons certaines fonderies pour qui nous prenons les côtes et nous commandons les pièces. 

Quelle est votre clientèle ? 

Nous avons un contact privilégié avec nos clients car ils ont tendance à nous oublier, surtout dans le Yachtisme. Les grands bateaux sont suivis par les classifications et par les assurances car ce sont des bateaux onéreux. Parfois, un petit problème technique peut entraîner une réaction en chaîne. Je vous laisse imaginer. Il vaut mieux faire des contrôles réguliers que de frôler la catastrophe. C’est pour cela qu’ils sont très suivis. Tous les cinq ans, on opère un contrôle de l’hélice et tous les 10 ans, on pratique un démontage complet de la ligne de propulsion et des pièces pour une étude.

De plus, les bateaux plus petits et surtout les particuliers ont tendance à faire beaucoup de rafistolage plutôt que de consulter des professionnels. Ou alors ils contactent des mécano directement.  

Avec qui êtes-vous en contact pour débuter une expertise ?

Nous faisons appel au chargé d’affaires du bateau, et plus rarement à l’armateur si c’est pour un bateau du milieu du Yachting. Autrement, ce sont les chantiers navals qui nous appellent pour intervenir. Nous ne sommes jamais en contact direct avec le client, nous n’en n’avons pas la nécessité de toute manière. En soi, nous sommes sous-traitants et par conséquent, ce sont des services qui nous appellent. 

Comment vous faites-vous connaître ? 

Nous nous faisons connaître principalement par le bouche à oreille, qui fonctionne d’ailleurs très bien. S’agissant du Yachtisme, nous laissons les clients venir à nous au besoin. 

Pour ce qui est de la communication, nous ne sommes pas à la pointe de la technologie. Nous existons depuis longtemps et notre portefeuille de clients est bien établi. De plus, pour la petite histoire, nous avons expertisé un chalut de pêche, le client en a donc parlé à ses collègues et depuis nous expertisons la flotte entière. Cette communication est efficace même si nous n’apparaissons pas sur les réseaux sociaux. 

Depuis quelques années, nous faisons partie d’une brochure de sous-traitance maritime “Riviera Yachting Network”. A l’occasion des événements maritimes, nous organisons des visites de l’entreprise basée à la Ciotat. 

 

 

Emmanuelle Audibert et India Reix