Stéphanie Krystafiak, nouvelle magistrate, au Magistère DJC @Magistère DJC

 

Lors de ses années lycée, Stéphanie Krystafiak n’envisage pas spécialement d’entamer des études supérieures dans le droit. De caractère assez timide et peu sûre d’elle, comme elle le confie en tout cas, cette Normande de naissance ne s’imagine pas devenir avocate un jour. Si bien qu’elle hésite longuement entre des études de droit ou … d’espagnol ! Elle choisit finalement la première option, encore peu sûre de son choix. « Je me suis lancée dans le droit dans l’inconnu, sans même me projeter sur une profession en particulier », raconte, amusée, cette mère de famille de 45 ans, en se remémorant ses années d’université. De Rouen à Reims, en passant par la capitale, du droit international privé au droit du contentieux, Stéphanie Krystafiak finit même par s’épanouir dans cette voie.

Et ce choix, pourtant fait un peu au hasard, se révèle être un franc succès puisqu’il l’amène à réussir le délicat examen du barreau… du premier coup !

Une carrière d’avocate arrivée « à son terme » 

Pendant 17 ans, elle exerce alors en tant qu’avocate généraliste au barreau d’Aix-en-Provence, ville dans laquelle elle arrive en 2004 et où elle s’épanouit pleinement aujourd’hui. Malgré son mètre cinquante, la jeune femme n’a pas froid aux yeux ! Après onze années au service de plusieurs cabinets d’avocats, elle ambitionne de « boucler la boucle » en ouvrant sa propre structure. Et pourtant, malgré tout cela, la jeune avocate arrivée à mi-parcours professionnel estime encore n’en avoir pas assez vu. C’est alors avec la détermination qui la caractérise que Stéphanie Krystafiak décide de se fixer un nouveau challenge des plus surprenants : devenir magistrate.

Une volonté de passer de l’autre côté de la barre

S’agissant de ses motivations, l’ancienne avocate n’hésite pas une seconde. Outre le fait qu’elle souhaite « se mettre une nouvelle barre plus haute », Stéphanie Krystafiak est avant motivée par l’idée de pouvoir « servir différemment la justice ». Après avoir été dans le « combat » pendant des années, celle qui prendra son nouveau poste de magistrate en juin, est heureuse de « passer de l’autre côté de la barre » et d’exercer cette « fonction décisionnaire » tant convoitée.

Cependant, pour cette mère de deux filles, le chemin vers la magistrature n’est pas aussi simple et ne se fait pas par sa simple volonté. Pour intégrer cette voie réputée pour sa difficulté d’accès, il faut plusieurs mois intenses de formation à Stéphanie Krystafiak et une évaluation toutes les trois semaines pour lui permette d’atteindre le niveau requis à l’exercice de la profession. « Sur 250 personnes à avoir déposé une candidature, 13 ont vraiment pu intégrer le corps de la magistrature », affirme celle qui porte aujourd’hui la robe de magistrat. Mais les difficultés sont également venues d’ailleurs, et parmi elles, l’éloignement avec sa famille. Heureusement, elle a pu compter sur le soutien de ses proches, et surtout sur celui de son mari qui l’a épaulée dans toutes les étapes de sa reconversion même si d’autres réactions à ce changement professionnel n’ont pas toutes été aussi positives.

Malgré les obstacles, les difficultés et les remises en question, Stéphanie Krystafiak peut aujourd’hui être fière d’avoir atteint ses objectifs. Dès juin prochain, elle occupera le poste de magistrate au tribunal judiciaire de la cité phocéenne, un bon compromis pour cette Aixoise qui souhaite conserver l’agréable cadre de vie que lui procure le Sud de la France. Désormais magistrate, la mère de famille n’en oublie pas pour autant son ancienne profession. Et consciente de cette différence qui sépare les avocats et les magistrats, elle souhaite s’appuyer sur sa double culture pour devenir, à son échelle, le « trait d’union » entre les deux professions.

Laura Bernard-Rinker