Alexie Valois, journaliste accomplie, se passionne pour la photo et voit le reportage comme « une chance de découvrir et de faire découvrir ». Cette journaliste vagabonde de 50 ans met l’humain au centre de ses témoignages. En 2014, elle a intégré le Magistère Droit, Journalisme et Communication où elle assure un cours de presse magazine en deuxième année et de storytelling en première année. Ces cours sont l’occasion pour cette professionnelle de réfléchir à sa manière de travailler, pour transmettre ses savoirs et apporter ses compétences à des étudiants passionnés. 
 
  • Quel est votre parcours professionnel ? 
J’ai passé le concours de journalisme à l’IUT de Tours pour réaliser une formation rapide, en deux ans et surtout, très concrète. Nous étions une petite promotion : 30 étudiants pour 500 candidats. Je suis sortie diplômée en 1990. Et avant d’avoir ce diplôme, j’ai effectué mon stage de fin d’études à l’agence photo Gamma grâce à mon professeur d’espagnol qui savait que la photo est ma passion : je passais des heures au laboratoire photo de l’IUT. 
 
J’ai aussi effectué des remplacements au Dauphiné Libéré, journal de presse quotidienne et régionale. Ensuite, je suis venue vivre à Aix-en-Provence. J’ai commencé en proposant, au culot, des piges à un magazine sportif local, Sport-Santé, et à la presse quotidienne régionale, Le Provençal (La Provence). Dans le même temps, j’assurais le rôle de maquettiste d’un magazine de décoration pendant 2 ans. 
 
Avec un confrère camerounais, j’ai créé le magazine Terre d’Afrique. Je portais plusieurs casquettes : mise en page, rédaction d’articles ou prise de photos. Cela a été une expérience très enrichissante qui m’a notamment permis d’aller – en juin 1994 – en Afrique du Sud, juste après l’élection de Nelson Mandela. Manquant de financement, le magazine n’a pas continué. J’ai postulé à l’agence photo Gamma et suis retournée vivre à Paris. 
 
Je ne suis pas rentrée à Gamma en tant que journaliste mais en tant qu’assistante au service magazine. Heureusement, au bout de six mois, mon CDD s’est transformé en CDI ; en tant que rédactrice. On m’a vite fait ressentir le besoin de textes de diffusion. J’ai alors composé des articles pouvant être publiés tels quels ; traduits en anglais et envoyés aux magazines de 40 pays ! On trouve sa place dans une entreprise à partir du moment où on répond à un besoin qui s’exprime. Pendant une dizaine d’années, j’ai produit entre 30 et 50 reportages par an, en majorité à l’étranger. Je négociais les autorisations de prise de vue exclusives, interviewais et rédigeais. Je me déplaçais souvent sur le terrain avec les photographes. 
 
Quand j’ai quitté l’agence Gamma en 2007, je suis devenue indépendante. J’ai travaillé avec des magazines parisiens : le Figaro Magazine, VSD, Ca m’Intéresse. Je partais pour eux en reportage en France et à l’étranger avec des photographes. Je réalisais aussi des vidéos de 3 min pour leur site web. Depuis que je suis indépendante, j’ai multiplié les contacts avec d’autres rédactions parisiennes ; en proposant des sujets texte et photos en région Sud, ou à l’étranger. 
 
  • Comment avez-vous découvert le MDJC ?  
J’ai découvert le Magistère DJC grâce à une connaissance qui travaille en entreprise et m’a recommandée à Damien Frossard. Je l’ai rencontré à cette occasion et nous avons convenu de mes interventions sur la presse magazine. 
 
  • Quelle est votre perception de l’enseignement ?
Depuis 2014, le Magistère DJC m’a permis de développer un enseignement, et de réfléchir à la façon dont j’exerce mon métier en pleine évolution. Il est intéressant d’observer la manière dont les nouvelles générations s’en emparent et le transforment. 
Réfléchir à la façon dont je travaille, pour pouvoir l’expliquer est également très intéressant ! Je ne pense pas quotidiennement à ma manière d’exercer, je fais les choses instinctivement. Or, enseigner m’impose de l’expliquer, le formaliser pour la transmettre. 
 
  • Trois conseils pour réussir au Magistère DJC ? 
Qu’il s’agisse de la réussite dans cette formation ou dans sa vie professionnelle, je recommande d’être curieux. Il est bon de développer une curiosité de ce qui est nouveau, de l’autre, d’un fonctionnement différent et d’essayer de comprendre ce qui nous entoure. Une large curiosité permet d’appréhender la réalité avec différents regards. 
 
La curiosité va de pair avec l’humilité. Il ne faut jamais perdre de vue que l’on peut toujours apprendre, c’est d’ailleurs ce qui est passionnant ! Le professionnel doit être humble pour restituer ses informations, par un travail intellectuellement honnête, sans arrogance ni rigidité. 
Qu’il s’agisse de journalisme ou de communication, la clarté du message est essentielle. Il est obligatoire de présenter et dire les choses de façon simple mais attrayante ; sans tromper son interlocuteur.
 
Il est enfin capital de lire beaucoup. Lire des journaux, des magazines, des revues, des essais, des romans pour comprendre comment les autres formulent leurs idées, leur pensée. Cela permet de forger sa propre plume pour ensuite produire. C’est quand même ce qu’il y a de meilleur ! Le journalisme et la communication sont des domaines de créativité.
 
  • Comment qualifiez-vous la formation du MDJC ?
Il s’agit d’une formation complète. Le Magistère propose à des étudiants ayant validé un premier diplôme de se spécialiser et de se professionnaliser. En trois ans, ils découvrent puis approfondissent les techniques de communication, et les pratiques journalistiques.
Les intervenants, universitaires et professionnels des médias, apportent aux étudiants des connaissances théoriques et leur donnent la possibilité de s’exercer à produire. Très complet, cet enseignement les prépare à devenir journalistes ou communicants.
 
  • Fiction : Quel parcours auriez-vous eu si vous aviez commencé à la rentrée 2021 ?
Aujourd’hui, je ne pourrais pas faire mon stage à l’agence photo Gamma qui n’a plus de rédaction… Comme ce qui me plait beaucoup c’est la vidéo, je me dirigerais vers la réalisation de reportages filmés et, pourquoi pas, de documentaires. 
 
 
Lucas Sonneville