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Vincent Cassel, Marion Cotillard, Gilles Lellouche, Zlatan Ibrahimovic, Angèle, ou encore Orelsan, le casting du nouvel Astérix est 5 étoiles … et pourtant. Malgré un budget colossal de 65 millions d’euros, le film réalisé par Guillaume Canet peine à répondre aux attentes. Malgré quelques rires, la déception l’emporte.

Loin des traditionnelles aventures inventées par Goscinny et Uderzo, cap sur l’Empire du Milieu dans ce nouvel opus des aventures d’Astérix et Obélix. Alors que son pays est divisé en plusieurs royaumes, l’impératrice de Chine est capturée par le prince Deng Tsin Quin lors de sa tentative de coup d’État. Sauvée par Tat Han, sa garde du corps et Graindemaïs, un marchand phénicien interprété par Jonathan Cohen, la princesse prend la fuite. Ensemble, ils décident de rejoindre la Gaule pour trouver le soutien d’Astérix et Obélix. Sans encombre, ils atteignent leur petit village gaulois. Dès leur arrivée, la beauté de la princesse fait chavirer le cœur d’Astérix, interprété par Guillaume Canet. Mais sa quête amoureuse est entravée par Graindemaïs, persuadé de vivre un début d’idylle avec elle. Alors que les trois personnages partent en direction de la Chine pour sauver l’impératrice, le prince Deng Tsin Quin cherche à conquérir son pays d’origine. Pour cela, il fait appel au victorieux Jules César. L’empereur joué par Vincent Cassel, lui vient immédiatement en aide, accompagné de son armée gigantesque. En première ligne, un chevalier hors du commun, courageux et adulé de tous les mercenaires : Antivirus, incarné par Zlatan Ibrahimovic. Si le début de la campagne militaire se déroule sur les chapeaux de roue, l’ultime bataille enraye cette tendance. Sans divulgâcher un terrible suspens, le chef de guerre romain se retrouve face à Astérix, Obélix et leurs alliés, dont la puissance gâche sa conquête. Avant ce final prévisible, quelques éléments rendent, malgré tout, le film divertissant. L’omniprésence de Graindemaïs, personnage original joué par Jonathan Cohen, apporte un intérêt. À l’aide de l’humour atypique de l’acteur, le scénario devient amusant. Mais cela ne suffit pas à le rendre intrigant, rebondissant ou particulièrement comique.

Des références originales qui ne créent pas de fous rires

À défaut de bénéficier d’un temps de jeu conséquent, les nombreuses personnalités présentes ont chacune le droit à leur petite référence dissimulée. Lors du banquet final, Angèle dans le rôle de Falbala, interpelle Obélix. “C’est oui ou bien c’est non ? Hier tu me voulais… c’est oui ou bien c’est non ? Je vais devoir t’oublier”, lui rétorque-t-elle, reprenant les paroles de sa chanson. Anciennement amoureux de la jeune femme, le cœur de ce dernier a en effet chaviré vers Tat Han, la garde du corps experte en arts martiaux de la princesse de Chine. Le rappeur Orelsan a lui aussi eu droit à sa réplique. Navigateur chevronné, il dépose les protagonistes au pays du milieu, mais sans les accompagner pour autant. “Je vous laisse, moi je vais continuer pour voir si la terre est ronde”, se justifie-t-il, en écho à l’une de ses chansons les plus fameuses.

Outre ces références amusantes mais pas toujours accessibles à tous, le réalisateur Guillaume Canet a soigné les détails. Char gaulois en forme de voiture 2 chevaux, une boutique gauloise appelée “Décathlos”, ou encore des pigeons voyageurs émettant des bruits de SMS, le nouvel Astérix regorge de détails amusants. Malgré les sourires qu’elles suscitent chez les spectateurs, les moments de franche rigolade ne sont pas nombreux. Une déception loin d’égaler le dernier opus d’Alain Chabat.

Arthur Jégou