En France, le fitness pèse 2,5 milliards d’euros et il existe une centaine de franchises. Un marché plébiscité il y a un moment déjà outre atlantique qui s’est finalement installé en France. Aix-en-Provence ne fait pas exception et possède à elle seule une vingtaine de salle.
Aix-en-Provence, ville sportive. Des vieilles machines de musculation aux salles dernier cri équipées d’engins futuristes, la ville offre un panel varié. A la Rotonde, une petite entrée laisse deviner une salle dont on ne soupçonne pas l’immensité. Keep Cool est considéré comme un club « premium ». Il est possible de courir sur des tapis en regardant sa série préférée ou écouter le dernier album de Vitaa. Des salles avec des vidéoprojecteurs sont mises à disposition des usagers pour des cours inopinés. Dans la foulée, la salle propose des trainings personnalisés et un sauna pour conclure une séance de sport éreintante. Des douches et du savon sont aussi disponibles sur place. Ce packaging alléchant séduit, malgré un prix plus élevé, même les allergiques au sport.
Carla, étudiante, s’est inscrite il y a 8 mois. Une amie lui a cédé son abonnement. La plupart des salles le proposent, à condition de trouver un repreneur. Cela évite de payer des frais de résiliation et qui épargne au successeur les frais d’inscription. Une technique plébiscité à Aix-en-Provence en raison du nombre important d’étudiant qui restent pour de courte durée. Clara paie un abonnement de 34 euros par mois. Il lui offre cours vidéo et cours collectifs et la possibilité de mettre en pause son abonnement ou de venir avec un accompagnant les vendredis et samedis. L’an passé, elle était abonnée d’un Basic Fit dans une autre ville mais elle y avait « peu mis les pieds ». D’après elle, la multitude de services offerts par une salle premium est « un argument motivant ». Elle se sent mieux encadrée et « l’environnement est plus agréable ».
Salle aseptisée pour sport motivé
Elle avoue pourtant allouer un budget important à cette activité. « En tant qu’étudiante, je pourrais m’inscrire dans une autre salle pour moitié moins, mais le calcul est vite fait : m’inscrire quelque part où je risque de ne pas aller ou payer un abonnement le double mais le rentabiliser ».
Pour Pauline, c’est un argument de « snobs ». Elle est inscrite au club Vita Liberté à l’ouest d’Aix-en-Provence Là-bas, pas de chichi. Il n’y a ni décoration, ni sauna. Des machines en bon état certes, mais pas à la pointe de la technologie. L’abonnement sans coaching ni douche, est à 24 euros. « Moi je fais surtout de la musculation donc ça me convient parfaitement » justifie la vendeuse de 25 ans avant de poursuivre : « l’important c’est la propreté et les coachs ». Elle concède, que certaines fois, la salle manque de personnel mais reste globalement très satisfaite.
Entre Pauline et Carla il y a Jérémy. Ce commercial a longtemps été le « passager clandestin ». Celui que l’on connait tous. Celui qui paye la salle mais n’y va pas. Jérémy était abonné à Basic Fit durant presque un an. « Comme tout le monde, d’en début d’année, j’ai voulu prendre des nouvelles résolutions. En un an, j’y suis allé moins d’une dizaine de fois » avoue-t-il difficilement.
Il a finalement décidé de mettre fin à ce gouffre financier pour se tourner vers une méthode moins onéreuse : les foots entre amis. « En réalité, je trouve ça bête de payer pour faire du sport enfermé. J’ai préféré en faire un loisir. Je fais des foots ou des baskets dehors. C’est gratuit et plus sympa » analyse Jérémy. Forcément, il ne peut le pratiquer quotidiennement. Pour compenser, il se rend au travail à vélo. « C’est surement mieux que d’en faire face à un écran dans une salle qui pue la transpiration » ironise-t-il.
Inès Ajbali