Le président de la République a annoncé jeudi soir la préparation d’un plan de relance pour l’économie. Le but étant de limiter l’impact du coronavirus sur le sol français et en atténuer les conséquences. Le gouvernement veut tout faire pour protéger les acteurs de son économie et les entreprises : « nous n’ajouterons pas aux difficultés sanitaires la peur de la faillite pour les entrepreneurs, l’angoisse du chômage et des fins de mois difficiles pour les salariés ». Et ce, « quoi qu’il en coûte ». Emmanuel Macron s’est voulu rassurant, sécurisant, alors que la Bourse parisienne enregistrait hier la pire journée de son histoire, avec une chute de 12,28%. Loin d’être un cas isolé, toutes les Bourses européennes se sont affolées après les annonces de la Banque Centrale Européenne. On attendait la baisse des taux d’intérêts mais l’institution monétaire a décidé de les maintenir.
Il a suffi de quelques minutes pour voir les cours dégringoler, en chute libre. Londres a perdu 9,81 %, Francfort 12,81 %, Madrid 14,06 % et Milan 16,62 %. La Banque Centrale Européenne espérait rassurer, ces annonces n’ont pas suffi. Même la Bourse de New York a suivi le mouvement, en clôturant à 9,99%, pire chute de son histoire depuis 1987. Emmanuel Macron a profité de son allocution pour tacler la présidente de la BCE. Il estime que les mesures prises ne sont pas suffisantes. Pour se relever et éviter la situation catastrophe, la coopération européenne et internationale sera primordiale mais dans un premier temps, c’est au niveau national que les Etats se manifestent et prennent des mesures fortes.
Le Premier ministre avait d’ores et déjà annoncé la préparation d’un plan de relance. Face à l’ampleur de la situation, Emmanuel Macron s’est trouvé contraint d’annoncer des mesures fortes, pour rassurer : « nous ne laisserons pas une crise financière et économique se propager ». Deux types de mesures sont prévues, certaines sur le court terme, d’autres sur le moyen-long terme. La première est le financement du chômage partiel. Muriel Pénicaud a confirmé que l’Etat financerait 100% de la rémunération des salariés rendus inactifs. « Quel que soit le coût, nous ferons face », a indiqué la ministre du Travail. Vient ensuite le report des cotisations et des impôts des entreprises dus au mois de mars sans pénalité. Les mesures à plus long terme seront dévoilées dans le futur plan de relance de l’économie.
Le ministre de l’Economie et des Finances a estimé le coût économique des mesures à « des dizaines de milliards d’euros ». Bruno le Maire a précisé que l’Etat restera « aux côtés des entreprises dans lesquelles il a une participation » tout en rappelant qu’«aucun salarié ne perdra un centime ». Il est pour l’heure difficile de prévoir la fin de la crise mais le ministre a indiqué que l’Etat agira et continuera à reporter les cotisations et à prendre les mesures nécessaires tant que la crise sévit.
Face à la peur grandissante de la population, Edouard Philippe s’est voulu rassurant ce vendredi en indiquant que les supermarchés resteront ouverts et qu’il n’y a aucun risque de pénurie.
Lenna Gwiss