Lors de son allocution du jeudi 12 mars, Emmanuel Macron a annoncé le maintien des élections municipales des 15 et 22 mars. Une décision qui peut sembler surprenante, car il a également été demandé à la population de limiter ses déplacements.
« Rien ne s’oppose à ce que les Français, même les plus vulnérables, se rendent aux urnes » a déclaré le chef de l’Etat hier soir. Face à la « plus grave crise sanitaire qu’ait connu la France depuis un siècle » on pouvait pourtant s’attendre à un report de ces élections, mais le Président de la République a tranché et elles auront bien lieu.
L’exécutif reste donc fidèle à sa ligne de conduite. Les ministres n’ont cessé de répéter que les élections municipales auraient lieu, malgré la propagation du Covid-19. C’est ce qu’avait encore fait le ministre de l’Intérieur le 10 mars dernier, en donnant des instructions aux maires afin d’assurer leur maintien.
Emmanuel Macron s’est également appuyé sur l’avis des professionnels de santé. Même si, comme l’a rappelé le chef de l’Etat hier, il sera important de veiller au respect des règles d’hygiène mises en place. « Il conviendra de veiller au respect strict des gestes barrières contre le virus et des recommandations sanitaires, afin que nos aînés n’attendent pas longtemps, que des files ne se constituent pas ».
Cette décision a été prise après avoir également consulté les différentes familles politiques, plutôt unanimes sur la question. Le Premier Ministre les a sondées hier et toutes ont exprimé la même volonté : le maintien des élections. A cela s’ajoute un désir « d’assurer la continuité de notre vie politique et de nos institutions » comme l’a déclaré Emmanuel Macron.
Reporter ces élections à 72h du premier scrutin aurait été compliqué d’un point de vue légal. Il aurait fallu le vote d’une loi ordinaire, difficile actuellement car l’Assemblée nationale est en pause jusqu’au 22 mars et la fin du deuxième tour. Une autre solution aurait été de déclarer l’état d’urgence et ainsi prendre un décret repoussant les élections. Enfin, le gouvernement aurait pu utiliser l’article 16 de la Constitution autorisant le chef de l’Etat à prendre toutes mesures exigées par les circonstance en cas de menace grave et immédiate.
Reste à savoir si les votants se rendront tout de même aux urnes. Dans un sondage Ifop du 6 mars, 28% des Français se disait susceptibles de ne pas aller voter, 16% d’entre eux étant même certains de ne pas participer aux élections.
Hugo Chirossel