Sorti en salles mercredi 6 novembre, Midway retrace de main de maître les tenants et aboutissants ayant conduit à l’une des plus grandes batailles aéronavales de l’histoire. L’un des tournants de la guerre du Pacifique, opposant le Japon aux États-Unis.
7 juin 1942. Six mois après l’attaque surprise de Pearl Harbor. Les flottes japonaise et américaine se retirent d’un champ de bataille aux conséquences décisives. En l’espace de trois jours, les deux marines se sont livrées un impressionnant combat qui, grâce à une bonne dose d’audace et de chance, bascule en faveur des États-Unis. C’est cette bataille, et les éléments historiques qui y ont conduit, que relate le film Midway réalisé par Roland Emmerich.
Une bonne dose d’histoire, un soupçon de choix scénaristiques audacieux, une grosse cuillerée de blockbuster et une bonne ration de sens du devoir et du sacrifice. Tel est le cocktail détonnant sur lequel repose Midway et qui va immerger de bout en bout le spectateur dans une des batailles les plus importantes de la seconde guerre mondiale. Pour en faire vivre pleinement les arcanes, le film s’appuie sur une triple intrigue qui dessine un scénario parfaitement exploité. Il met ainsi en scène le travail crucial des renseignements américains sous la houlette d’Edwin Layton (Patrick Wilson), le parcours du porte-avion américain USS Enterprise et de ses pilotes qui vont avoir un rôle central lors de la bataille et, enfin, les forces navales japonaise du stratège Isoroku Yamamoto (Etsushi Toyokawa). Cette démarche donne un rythme certain au long métrage, en plus de lui conférer une certaine vision globale du conflit. Surtout, Midway parvient à retranscrire l’aspect fragile, presque miraculeux de la victoire américaine tout en mettant sur le devant de la scène les valeurs d’hommes emblématiques tels que « Dick » Best (Ed Skrein) qui ont permis de faire la différence. « Plus que des personnages, ce sont des hommes d’histoire que le film nous fait découvrir » ose Julie, âgée de 28 ans.
Visuellement, la production de Roland Emmerich est une grande réussite. Entre plans saisissants et scènes d’actions dantesques, elle trouve un bel équilibre entre divertissement et restitution historique. D’ailleurs, c’est sur ce dernier aspect que Midway se démarque et parvient à se faire une place au milieu des innombrables films du genre. Au terme d’une véritable reconstitution historique fidèle à la réalité, il parvient à remplir son rôle dans le devoir de mémoire. D’autant que l’événement au centre de l’intrigue n’avait jusqu’ici que peu été relaté au cinéma. Robert, 62 ans, estime qu’il est « rafraichissant qu’un film relate aussi fidèlement un événement historique dont l’importance est souvent minimisée ». La fin du long-métrage est également un modèle du genre puisqu’elle permet de restituer tous les personnages et leur avenir après cette bataille, tout en prenant soin de rendre hommage aux hommes des deux camps. Au final, selon Octave, 19 ans « un bon film de guerre malgré quelques longueurs et des batailles très prenantes ».
Maxence Gevin