Premier président de la Ve République condamné par la justice, la carrière politique de Jacques Chirac fut entâchée par plusieurs affaires qui ont créé la polémique
Deux ans de prison avec sursis. Ce fût une première pour un président de la Ve République française. En décembre 2011, l’ex-chef de l’Etat est rattrapé par la justice dans deux affaires d’emplois fictifs de la ville de Paris. La première portait sur 21 emplois de « chargés de mission » présumés de complaisance, et la seconde sur sept emplois présumés fictifs, occupés par des permanents du RPR à la mairie. L’affaire a eu lieu entre 1990 et 1995, et Jacques Chirac n’a pas fait appel de la décision.
Outre cette condamnation, l’ex-chef de l’Etat a parfois été inquiété dans diverses affaires politico-financières.
Toujours dans la période où il était maire de Paris (1987-1995), l’inspection générale de la ville a remarqué que 2,13 millions euros avaient été dépensés pour l’alimentation du couple Chirac entre 1987 et 1995, soit un peu plus de 700 euros par jour. En 2005, l’affaire se solde par un non-lieu.
En 1994, une enquête est ouverte sur des irrégularités commises entre 1991 et 1994 dans le cadre de marchés publics passés par l’office HLM de la ville de Paris. Mais en 2001, l’immunité présidentielle a raison de l’enquête en cours et le juge renonce au dossier.
Pour maître Olivier Quesneau, avocat au barreau d’Aix-en-Provence « cette immunité présidentielle est importante pour ne pas perturber l’exercice du pouvoir. De plus les poursuites judiciaires, contrairement à ce que l’on peut penser, ne sont pas abandonnées mais suspendues jusqu’à la fin du mandat. Cela permet une forme de sérénité pour un président dans l’exercice du pouvoir. »
La condamnation de l’ex-chef de l’Etat a tout de même poussé le pouvoir législatif à agir. « Des lois ont été édictées à la suite de cet événement, mais il demeure difficile de rendre ces normes effectives » poursuit maître Olivier Quesneau.
L’hommage populaire auquel nous assistons depuis jeudi occulte en partie ces affaires qui ont suivi la carrière politique de Jacques Chirac, et n’ont finalement pas entaché la popularité de l’ex-président.
Justin Carrette