Depuis mi-janvier, l’application mobile eDémocratie souhaite réintégrer les citoyens dans les débats publics. Anna et Jean-Baptiste, deux étudiants en première année au Magistère Journalisme et Communication des Organisations participent à ce projet.
« Le côté démocratie accessible, c’est vraiment ce qui m’a séduite ! ». La jeune magistérienne travaille comme rédactrice pour eDémocratie. Chaque jour, l’application propose un article et ouvre la discussion sur des questions publiques, politiques, éthiques, etc. Elle tente de remettre les citoyens français au cœur des débats contemporains, de les faire réfléchir sur des sujets considérés, à tort, comme éloignés de leur réalité. Anna met l’accent sur la participation des lecteurs : « On part de sujets d’actualité pour poser des questions plus générales auxquelles les internautes peuvent répondre, donner leur avis et réagir dans les commentaires. C’est un média collaboratif ! ». Jean-Baptiste, son collègue au Magistère comme à eDémocratie renchérit : « C’est tout l’intérêt de l’appli : donner la parole aux lecteurs. Chose qu’on fait peu dans les médias traditionnels. ». A raison d’un voire deux articles par semaine, la liste des sujets traités par les journalistes en herbe s’allonge à vue d’œil. Les papiers se suivent mais ne se ressemblent pas. Entre thèmes de prédilection et sujets moins bien maîtrisés, Anna raconte : « Ça m’apporte beaucoup niveau culture, notamment sur des sujets vers lesquels je ne serais pas allée. Je me suis retrouvée à écrire des articles sur l’ISF alors que je ne m’étais jamais penchée sur la question avant. » Néanmoins, la plupart du temps les rédacteurs traitent des questions qui les intéressent. « On est de plus en plus libre sur le choix de nos papiers. Jusqu’à présent j’ai traité des sujets qui m’ont fait triper ! » assure Jean-Baptiste.
« Un exercice complémentaire au Magistère »
Les deux apprentis journalistes et communicants passent déjà le plus clair de leur temps à gratter des articles pour leurs cours. Visiblement, l’écriture ne les lasse pas, au contraire, ils en redemandent. « La manière d’écrire change de celle qu’on utilise au Magistère. Ce n’est pas du tout du reportage mais davantage un travail d’analyse. Il faut apporter les arguments pour et contre mais rester concis. » détaille Anna. Elle y voit le moyen de se créer une nouvelle expérience, complémentaire à ce qu’elle apprend dans sa formation. Jean-Baptiste de son côté avoue s’être engagé pour « s’entraîner à écrire ».
Les étudiants, impliqués jusqu’au bout des doigts dans ce projet, ne considèrent en rien le temps accordé à eDémocratie comme une contrainte. « On a la réunion de rédaction tous les mercredis soir, on y passe deux heures pour émettre nos idées de sujets, et, arrêter les questions qui seront posées aux lecteurs. Puis dans la semaine, il suffit de prendre le temps d’écrire l’article. » explique Jean-Baptiste avec décontraction. Si Anna publie tous les lundis par souci d’organisation, le jeune homme ne s’encombre pas de formalités et s’adapte semaine après semaine. « Je n’ai pas de préférences, ni de contraintes d’horaires alors je publie les jours où les autres rédacteurs ne sont pas dispos. Ça va vite, je passe du temps sur les recherches, une bonne heure en général, mais la rédaction est rapide. En trois quarts d’heure c’est fait. ».
Les magistériens se livrent à l’exercice de journalisme, mais la communication n’est pas en reste. L’application a un grand projet en vue, en partenariat avec l’association Aixpresssion de Sciences Po Aix. Le 3 mai, quelques élus dont Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon ou encore Renaud Muselier, viendront débattre. Anna et Jean-Baptiste s’activent à la réalisation de ce projet, ils cherchent un amphithéâtre pour accueillir le meeting et préparent d’ores et déjà le débat. Une opportunité plus que formatrice pour des aspirants communicants.
Après trois mois à eDémocratie, les deux magistériens remarquent les bienfaits de cette expérience. Jean-Baptiste a gagné en rapidité et traite ses sujets avec plus d’aisance. Quant à Anna, elle exprime son avis avec assurance dans la rédaction et s’investit dans la construction de projets. Les jeunes rédacteurs ne retiennent que du positif de leur rôle à eDemocratie et pensent continuer dans la mesure du possible, aussi longtemps qu’ils le pourront.
Cécile Vassas