Au numéro 9 de la rue Loubon à Aix-en-Provence, Miriam Hartmann nous accueille dans sa galerie, la Galerie À, où elle expose ses peintures depuis presque deux ans. Même si le lieu n’est pas simple à trouver, cette ancienne professeure d’art arrive quand même à attirer des visiteurs et à se faire connaitre.
Rangée parmi ses nombreuses œuvres, Miriam Hartmann sort sa série de peintures sur le thème du rugby. Un sport qu’elle connaissait peu, mais qu’elle a découvert par le biais d’un ami : « Il m’a demandé si je pouvais faire quelque chose sur le rugby. Je lui ai répondu que ça m’intéressait, mais que je ne faisais rien sur ce que je ne connaissais pas ». Elle s’est donc rendue à plusieurs matchs de l’AS Tournus, le club de rugby de la ville où elle habitait. Là où beaucoup voit le rugby comme un sport brutal et violent, Miriam Hartmann y a discerné autre chose. « J’ai été fascinée par le jeu. Quand on s’attarde sur les détails on voit que c’est un sport qui demande une grande coordination et une maîtrise de ses forces ». Son défi a été de capter « l’esprit du jeu » et de rendre ses peintures dynamiques. Pour cela, elle a utilisé la technique mixte, qui consiste à utiliser deux médiums différents, en l’occurrence des peintures acryliques et des pastels à l’huile. « Pour donner une impression de mouvement, il faut laisser l’œuvre inachevée et savoir quand s’arrêter ».
Sa série s’inscrit parfaitement dans l’expressionisme, un courant artistique apparu au début du XXème siècle en Europe du Nord, et plus particulièrement en Allemagne. C’est ici qu’elle est née et a vécu avant de venir s’installer en France il y a quelques années. Un courant qui ne cherche pas à montrer les choses telles qu’elles sont mais plutôt à les exprimer avec sa propre vision. Mais Miriam Hartmann ne souhaite pas être qualifiée d’expressionniste, « je ne veux pas être mise dans une case ». Et le reste de ses œuvres en témoigne : abstrait, impressionnisme… les styles sont variés.
Si son exposition « Rugby » devait avoir lieu du 2 au 23 mars, Miriam a finalement décidé de l’annuler, par crainte que le public aixois ne soit pas très réceptif. « J’aimerais partager cette série avec des clubs de rugby, c’est toujours plus intéressant de montrer ses œuvres dans un endroit où les gens s’intéressent au sujet, ce qui n’est pas trop le cas ici ». Mais n’ayez crainte, si vous vous rendez à la Galerie À, elle se fera un plaisir de vous les dévoiler.
Hugo Chirossel