C’est au centre des congrès d’Aix-en-Provence que Maryse Joissains Masini tenait ce mercredi son dernier grand meeting avant le scrutin municipal du 23 mars. 4 jours avant le premier tour, la maire sortante UMP, candidate à sa propre réélection, a sorti le grand jeu.
Dans le hall d’entrée du bâtiment, de jeunes militants équipés de t-shirts à l’effigie de leur championne agitent des drapeaux tricolores. Plus de 500 personnes sont venues soutenir celle qui règne sur l’Hôtel de ville depuis 2001. Vers 19h, c’est acclamée par la foule que la tête de la liste “La force pour Aix” fait son entrée, accompagnée de plusieurs de ses colistiers.
Les membres de son équipe se succèdent alors au pupitre pour parler du bilan de celle qu’ils accompagnent depuis plusieurs années.
Stéphane Paoli est le premier à parler. Le jeune directeur de communication de la candidate rentre directement dans le vif du sujet: “ Aix, c’est la 4ème ville du développement durable, la troisième en développement économique et la deuxième pour la taxe d’habitation. Maryse Joissains, c’est donc la meilleure maire de France”. Ces classements, il les tire entre autres de journaux nationaux qui encensent depuis quelques années la gestion de la mairie d’Aix.
C’est justement le thème de l’attractivité de la ville qui anime les propos des différents intervenants: “l’Apple store, l’Hôtel Renaissance, les 24 000 emplois créés en 10 ans, c’est le hasard ? Non, c’est Maryse Joissains !” lâche Alexandre Gallese, adjoint à l’urbanisme avant d’ajouter “Aix doit être la ville où tout le monde veut vivre”.
Tous les intervenants s’accordent sur un point : ce bilan est terni de façon inacceptable par le “Maryse bashing” organisé par les journaux locaux.
Et quand Maryse Joissains prend enfin la parole, c’est les enjeux nationaux qui sont à l’honneur. La candidate critique la politique menée par François Hollande et donc celle envisagée par Edouard Baldo (PS), lui aussi candidat à la mairie d’Aix. Elle fustige le “ pitoyable spectacle d’un gouvernement en goguette”, pour rebondir sur l’enjeu crucial de cette élection municipale.
En ce qui concerne son programme pour les six années à venir, la maire sortante propose la continuité des actions menées précédemment. Elle annonce 7 grands axes, qui ne sont finalement pas vraiment développés.
On retiendra surtout la volonté de continuer une politique fiscale de rigueur “non-confiscatoire”.
Mais le cheval de bataille de Maryse Joissains, c’est la lutte contre la métropole. Celle qui est aussi présidente de la communauté d’agglomération dénonce un phénomène de recentralisation dangereux pour la démocratie. Un regroupement de communes sous une même autorité politique qui nuirait au rayonnement d’Aix qui doit rester “la capitale de la Provence dans le futur”.
La métropole causera, elle en est sûre, le déplacement d’une délinquance marseillaise en plein “boom”, vers la cité du Roi René. En guise de compromis, elle propose la création d’un pôle métropolitain qui ne gérerait que les grands problèmes stratégiques: “Il faut que ce pôle respecte les citoyens. Cela ne pourra pas venir d’une gouvernance et d’une fiscalité unique”.
Avec ces derniers mots, Maryse Joissains réussi le pari aisé de conquérir définitivement une salle déjà acquise à sa cause. La mise en scène soignée du meeting reprend les codes des plus grands rassemblements de la droite hexagonale. Au moment de chanter la Marseillaise, main sur le cœur, elle laisse échapper une larme. Annoncée en tête du premier tour avec 33% des suffrages selon un récent sondage Ipsos, l’émotion pourrait bien être la même dans 4 jours.
Pierre Laurent Lemur
Jérémy Bouillard