Depuis dimanche 23 octobre, Giorgia Meloni est devenue la Première Ministre italienne. Cette nomination intervient quelques semaines après les élections parlementaires remportées par son parti Fratelli d’Italia. Cette coalition de droite est arrivée en tête devant La Lega de Matteo Salvini et Forza Italia de Silvio Berlusconi.
Ces résultats ont inquiété aux quatre coins du monde, en grande partie parce que le parti de Giorgia Meloni est considéré comme « post-fasciste ». Depuis plusieurs semaines, une vidéo dans laquelle elle qualifie Mussolini de « bon politicien » fait le tour des réseaux. Ces propos ont évidemment fait réagir de tous les côtés du spectre politique, mais aussi au sein même de la population. Silvia et Thierry nous font part de leur ressenti.
Silvia, 49 ans, éducatrice en garderie près de Pise avoue ne pas s’être vraiment intéressée à ces élections car elle « était un peu déçue de la politique italienne de ces dernières années ». Pour autant, elle s’est rendue aux urnes. Ce désintérêt n’est pas propre à la mère de famille, il est commun à la plupart des Italiens, y compris les jeunes. En effet, d’après les premières estimations, l’abstention a atteint un taux record depuis les élections de 1946. Silvia ne connaît Giorgia Meloni que par le prisme de la télévision ou via les réseaux sociaux. Elle espère que la plupart des éléments ne sont pas avérés car elle est « vraiment décrite négativement ». Thierry, 59 ans, sans emploi, n’a pas voté lui non plus pour une raison simple : il est Français. Pour autant, cette nomination le touche directement, puisqu’il vit en Italie depuis 1974.
Thierry indique qu’en Italie, ou du moins dans son entourage, Giorgia Meloni n’est pas considérée d’extrême droite comme les médias la dépeignent, mais « simplement de droite ». Il place donc sa confiance en elle, et espère qu’elle « aura le temps de travailler car les Italiens sont très impatients ». Il souhaite que les choses changent, surtout au niveau de l’emploi « car au vu de mon âge c’est très difficile de retrouver un poste ».
En quête d’espoir Silvia ajoute : « J’espère que le nouveau gouvernement réussira à faire quelque chose de bien, dans le sens de meilleur, pour le peuple italien et pour l’Etat tout entier. Cette vision globale de l’Etat est importante, car l’Italie a un rayonnement international ». Finalement ses préoccupations ne sont pas seulement internes au pays, mais elle s’inquiète des répercussions internationales que ce résultat peut avoir.
Silvia a insisté sur l’importance du droit de vote et sur le fait de « ne pas gaspiller ce droit obtenu avec tant de peine ». Quant à Thierry, il déplore le peu d’implication des jeunes dans la politique en général.
Finalement, Giorgia Meloni ne semble pas aussi décriée en Italie que dans les autres pays. Emmanuel Macron l’a rencontrée ce dimanche et prône « le dialogue et l’ambition ».
Camille Arias