Aborder la thématique écologique à travers un dessin animé pour enfant, c’est ce qu’a tenté de réaliser Pixar avec la sortie du deuxième volet du célèbre film d’animation Cars mettant en scène la suite des aventures rocambolesques de nos héros, FlashMacqueen et Martin. Sous la forme d’une mission d’espionnage palpitante où nos deux protagonistes courent pour sauver le monde et déjouer le complot d’une firme pétrolière américaine, se cache en réalité l’approche d’une thématique sociétale des plus actuelles. L’écologie, et plus précisément la promotion des énergies renouvelables telles que le biocarburant. Le message semble simple. A travers un duel où s’affronte l’industrie du pétrole et les énergies alternatives, représenté sous la forme d’une allégorie entre le bien et le mal, le héros et le méchant, Cars 2 semble dénoncer l’industrie pétrolière et ses conséquences néfastes pour l’environnement, bien que Pixar brouille les pistes à la fin de ce second opus en abordant le thème du « greenwashing ». A travers cet innocent dessin animé automobile, Pixar délivre un message sérieux à destination des enfants vus comme notre génération future. Sorti en salle 11 ans plus tôt, les thématiques soulevées par le film d’animation sont plus que toujours d’actualité et prennent encore plus leur sens à une heure où la planète semble menacée par des conséquences climatiques sans précédent. En surfant sur la raréfaction du pétrole, Cars 2 fait l’apologie d’un carburant alternatif bien plus écologique, l’Allinol, présenté par Miles Axlerod, un ancien producteur de pétrole souhaitant désormais se reconvertir en voiture électrique, comme une énergie alternative d’avenir. Le contexte des courses automobiles est d’ailleurs très bien choisie par Pixar pour aborder la thématique écologique puisqu’il est bien connu que celles-ci sont très polluantes pour l’environnement.
Avec Cars 2, Pixar frappe fort en terme de message. Une nouvelle fois, la célèbre industrie cinématographique semble avoir compris que nos enfants doivent être éduqués aux enjeux écologiques grâce à une approche qui se veut plus ludique et moins conventionnelle. En effet, il s’agit de souligner que ce n’est pas la première fois que Pixar soulève le sujet sensible de l’écologie à travers ses film d’animation. Avec Wall-E sorti en 2008, Pixar avait déjà surfé sur les préoccupations écologiques en mettant en scène un robot futuriste nettoyant la planète terre des déchets engendrés par les humains, une manière pour l’industrie d’alerter nos enfants sur les excès de la société de consommation et ses conséquences néfastes sur la planète.
Pourtant, à leur sortie, Wall-E et Cars 2 n’ont pas fait l’unanimité et ont même créé une certaine polémique, surtout de la part des conservateurs américains qui ont dénoncé une tentative de manipulation de Pixar envers des enfants naïfs qui croient tout ce qu’on leur dit. Mais ne peut-on pas plutôt voir là une volonté de Pixar de considérer les enfants comme assez intelligents pour comprendre et tenter de résoudre des enjeux écologiques auxquels ils vont forcément être confrontés ?
Laura Bernard Rinker