© Tessa Jupon
Lors de la dernière élection présidentielle de 2017, le taux de participation des jeunes était le plus faible. D’après une enquête Ipsos et Sopra Steria réalisée pour France Télévisions et Radio France, l’abstention au second tour s’élevait à 34% pour les 18-24 ans et a atteint 40% chez les 25-34 ans. Depuis quelques semaines, les candidats présentent leurs idées afin d’éviter que les jeunes ne boudent une nouvelle fois les urnes en avril.
Il reste moins de cinquante jours aux prétendants à la tête de l’État pour tenter de convaincre les jeunes. Les tentatives se multiplient. Mardi 22 février, lors de la journée « Des Candidats et Des Jeunes » organisée par France Inter et l’association Chemin d’Avenir, 100 jeunes ont pu poser leurs questions aux principaux candidats à l’élection présidentielle. Voici les mesures phares qu’ils proposent, du parti communiste à l’extrême droite.
Le candidat du parti communiste français (PCF), Fabien Roussel, compte bien attirer les jeunes pour redonner un nouveau souffle à sa famille politique. Il propose un revenu minimum étudiant de 850 euros par mois. Il désire la mise en place d’un plan « Zéro jeune au chômage », avec pour objectif « un emploi, un salaire et une formation pour chaque jeune dès 2023 ». Roussel souhaite supprimer la plateforme web Parcoursup en place depuis 2018. Il veut également investir 6 milliards d’euros supplémentaires par an dans l’enseignement supérieur.
Philippe Poutou, représentant du Nouveau Parti anti-capitaliste (NPA) d’extrême gauche, souhaite la mise en place d’un revenu d’autonomie d’un montant égal au salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC) pour les 16-25 ans jusqu’à leur premier emploi. Il planifie d’abaisser l’âge légal du droit de vote à 16 ans, une mesure suivie par Jean-Luc Mélanchon (FI), Yannick Jadot (EEV) et Anne Hidalgo (PS).
Du côté de la France Insoumise, Jean-Luc Mélanchon veut instaurer un service citoyen obligatoire pour les moins de 25 ans d’une durée de neuf mois, rémunérés au SMIC. Dans son programme, il qualifie cette mesure de « circonscription citoyenne », au cours de laquelle chaque jeune aura droit à un bilan santé, le passage du permis et une formation. Il souhaite la mise en place d’une garantie d’autonomie d’un montant de 1 063 euros par mois (pour une personne seule) pour les jeunes détachés de leur foyer fiscal parental. Il rejoint le candidat du PCF sur la suppression de la plateforme Parcoursup. Enfin, il envisage la mise à disposition de 15 000 logements universitaires supplémentaires par an.
Le représentant du parti fondé par Daniel Cohn-Bendit en 2010, Yannick Jadot, propose un revenu citoyen d’au moins 660 euros par mois pour les jeunes en difficulté, dès 18 ans. Le candidat du parti Europe Ecologie les Verts (EEV) souhaite remplacer Parcoursup et ajouter 100 000 places en première année d’enseignement supérieur avant la fin de son mandat, en 2027.
La candidate du parti socialiste (PS), Anne Hidalgo, appartient à une gauche qui a connu de nombreux rebondissements ces dernières semaines. Elle ne se laisse pas démonter pour autant et annonce des mesures fortes pour espérer séduire les jeunes électeurs. Si elle parvient à la tête de l’État, l’actuelle maire de Paris propose le versement de 5 000 euros à tous les jeunes de 18 ans pour leur « permettre d’envisager un projet professionnel ou d’éducation ». Elle souhaite également la suppression de Parcoursup.
François Asselineau, fondateur du parti Union populaire républicaine en 2007, qui ne se revendique ni de droite ni de gauche, propose une réévaluation des bourses de 25% durant le prochain quinquennat.
Jean Lassalle, créateur en 2016 du mouvement Résistons, souhaite garantir un prêt de 20 000 euros à taux zéro pour tous les jeunes en formation. Il désire également rétablir le service national, pour les garçons comme pour les filles, civil ou militaire.
Désignée vainqueur lors du second tour de la primaire du parti Les Républicains le 4 décembre dernier, Valérie Pécresse propose un revenu pour les jeunes actifs. Un montant de 670 euros par mois sera versé aux « jeunes qui s’engageront dans une vraie formation qualifiante dans les seuls secteurs en tension ». Elle souhaite transformer l’aide au mérite actuellement en vigueur en une bourse au mérite pour les bacheliers défavorisés ayant obtenu la mention Très Bien au baccalauréat. La candidate de droite envisage le développement de partenariats entre les universités et les lycées afin qu’il soit possible aux jeunes bacheliers de suivre leur première année dans un lycée, l’objectif annoncé étant de contrer l’auto-censure liée au coût de la vie dans les villes.
Une mesure concernant les jeunes est connue à ce jour pour le candidat du parti Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, la volonté de rendre l’université et les concours gratuits pour tous.
La candidate du Rassemblement National, Marine Le Pen, souhaite l’exonération de l’impôt sur le revenu pour « tous les jeunes de moins de 30 ans » et un chèque-formation mensuel de 200 à 300 euros pour les apprentis, alternants et leurs employeurs. Elle veut supprimer l’impôt sur les sociétés pour les entrepreneurs de moins de 30 ans pendant les cinq premières années de la création de leur activité. D’après la candidate de l’extrême droite, cette mesure permettrait d’éviter les départs à l’étranger. Elle compte également verser un complément de salaire de 200 à 300 euros aux jeunes qui travaillent durant leurs études et qui valident leurs examens.
Enfin, après avoir décortiqué pendant de longues minutes le programme du candidat du parti Reconquête, Eric Zemmour ne semble envisager aucune mesure pour les jeunes électeurs, mis à part l’abaissement de l’âge de la responsabilité pénale de 18 à 16 ans et un « meilleur tri » des jeunes étrangers qui viennent étudier en France.
Tessa Jupon