La semaine dernière, la prestigieuse école d’ingénieurs CentraleSupélec a été assommée par une enquête révélant qu’une centaine d’étudiants ont subi des agressions sexuelles et des viols durant l’année 2020-2021. Soirées, week-ends d’intégration, bizutages, associations sportives … La vie semble avoir repris son cours pour tous les élèves et étudiants. Il était grand temps, après un an et demi perturbé. L’occasion de discuter avec ceux qui organisent cette kyrielle d’événements, mais également avec ceux qui les vivent … plus ou moins bien.
« Pour faire partie du BDE, il faut être un peu stand-upper, nounou, psychologue … »
Agathe, élève au Magistère DJC en première année ne semble pas s’arrêter une minute. A côté de ses études et de sa passion pour l’histoire, elle s’implique ardemment depuis deux ans dans le bureau des étudiants de la Faculté de Droit et de Science Politique. Cette année, elle occupe un nouveau poste : celui de vice-présidente chargée des soirées. Un pôle très important pour la cohésion des étudiants juristes aixois. Soirées parrainage, d’intégration, de la verrerie, Halloween, post partiels … Sans oublier le tant attendu gala. Mais Agathe ne veut pas s’arrêter en si bon chemin. Elle souhaite innover. « J’adore les soirées à thèmes ! » s’exclame-t-elle. Alors elle propose des nouveautés. Une soirée Saint-Valentin, une autre pour la Saint-Patrick. Ce qui nécessite de nouvelles collaborations, donc une charge de labeur supplémentaire. Mais impossible de ne pas percevoir la passion qui l’anime lorsqu’elle évoque ces événements. Elle l’affirme, pour que chaque festivité soit une réussite, il faut avant tout beaucoup d’organisation et de logistique en amont. Mais ils ont été formés. « Il faut avoir un minimum de connaissances et d’expérience sinon il est difficile de tenir dans un BDE » confie-t-elle.
Pour la soirée d’intégration, la préparation a débuté dès le mois d’août. Réservation de la boîte de nuit, des navettes, organisation des préventes, distribution de flyers … Puis le jour J (le 23 septembre dernier), vérification des pass sanitaires, sécurité et encadrement des étudiants – notamment des plus alcoolisés. La faculté, la ville et l’établissement leur font confiance. Tout doit être parfaitement encadré. Un travail titanesque difficilement imaginable de l’extérieur. Mais les étudiants ont été au rendez-vous. Agathe avoue ne pas avoir eu le temps de rentrer dans la boîte de nuit. Mais sans le moindre regret : ces soirées sont éprouvantes psychologiquement mais elles deviendront d’inaltérables souvenirs. Le BDE ne conservera que le positif : la réussite. Selon notre chargée des soirées, les festivités sont nécessaires – presque vitales – pour les étudiants. Elles permettent l’intégration et le tissage de nouveaux liens. L’épanouissement, finalement. « Cracher dessus serait la dernière chose à faire ».
Elisa Hemery