Les Calanques ont toujours été un cadre de rêve pour bon nombre de sportifs, qu’ils soient randonneurs, cyclistes ou férus d’escalade. Mais depuis le premier déconfinement en mai 2020, cet écrin de nature connaît une véritable recrudescence de sa fréquentation. Il faut dire qu’après avoir dû rester chez soi pendant deux mois, les Français ont soif de plein air !
Certains goûtent au plaisir de retrouver des chemins et un paysage qu’ils connaissent bien. C’est le cas de Sylvie, randonneuse régulière depuis trois ans et amoureuse des calanques marseillaises. « Voir la nature et la mer me manquait, pas seulement l’exercice ! » confie-t-elle. Sylvie com- prend bien l’attrait qu’ont les Calanques pour les sportifs comme pour les promeneurs du dimanche, au-delà de la beauté du cadre : il y a des chemins pour tous les niveaux. « En fonction de ta forme et de ton humeur, tu ne fais jamais la même rando. »
D’autres découvrent les Calanques à la suite d’un be- soin de changer d’activité sportive à cause du confinement ou des contraintes sanitaires. Sophie, étudiante en lettres, est passionnée de handball, mais avec les aléas de la crise sanitaire, pas facile de poursuivre cette activité. Elle s’est donc tournée vers la rando sur le conseil d’une amie qui l’a emmené avec elle. Elle n’a pas tardé à devenir accro à son nouveau sport et au cadre enchanteur des calanques. « J’ai été subjuguée par les paysages, les petits chemins de grimpette, et la vue magnifique sur l’eau cristalline !
LA RIPOSTE DU PARC NATIONAL
Face à la surfréquentation, le Parc national des calanques a annoncé cet hiver la mise en place d’une stratégie dite de « démarketing » pour éviter la même situation que l’été dernier. Après le confinement, le paysage idyllique a laissé place aux chemins noirs de monde, aux plages bondées, aux sentiers érodés, aux embouteillages. Bien qu’on ne puisse que comprendre l’envie de s’y rendre, le parc des calanques ne doit pas de- venir un parc d’attraction.
La stratégie consiste dans un premier temps à rendre l’accès plus difficile. Faire en sorte que l’ex- périence se mérite, qu’il ne soit pas si facile de s’y rendre juste pour une petite trempette ou pour la prise de quelques belles photos. Ensuite l’idée est d’essayer de limiter les venues en mettant en ligne des images peu attirantes (plages bondées, chemins saturés…) et des messages répulsifs. On peut voir sur le site internet que l’eau y est froide, qu’il y a foule, qu’il faut privilégier l’hiver. Reste à voir si la stratégie portera à ses fruits, ce qu’es- pèrent bien les habitués qui n’osent même plus y mettre un nez l’été.
Lenna Gwiss – Mathilde Gibilino